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Palestine : rapprochement entre le Fatah et le Hamas, le Hezbollah met en garde Israël

Le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah est arrivé ce lundi dans la bande de Gaza aux mains du Hamas, sa première visite depuis plus de deux ans et un test de la faculté des Palestiniens à surmonter dix ans de divisions qui minent leur action.

Hamdallah et les dizaines de ministres et officiels qui l’accompagnent ont été accueillis côté palestinien par des dizaines de cadres du Fatah, le parti laïc qui domine l’Autorité palestinienne, et des cadres du Hamas rival. Des centaines de Gazaouis se sont pressés à l’arrivée de la délégation. La venue de cette délégation est un premier pas significatif vers un transfert annoncé du pouvoir, en tout cas civil, du mouvement Hamas à l’Autorité palestinienne dont émane le gouvernement.

Le Premier ministre palestinien doit rencontrer lundi après-midi le chef du Hamas, Ismaël Haniyeh, ainsi que le numéro 1 du mouvement dans la bande de Gaza, Yahya Sinouar. Il doit ensuite diriger un conseil des ministres mardi. Des centaines de membres des forces du Hamas ont été déployés dans les rues de la ville de Gaza et autour de l’hôtel logeant le Premier ministre, a constaté un journaliste de l’AFP.

La visite de M. Hamdallah est censée matérialiser la réconciliation entre l’Autorité palestinienne et le Hamas. L’Autorité est l’entité internationalement reconnue et supposée préfigurer un Etat indépendant. Le Hamas, considéré comme une “organisation terroriste” par Israël, les Etats-Unis ou l’Union européenne, l’a évincée de la bande de Gaza en 2007 au prix d’une quasi-guerre civile avec le rival du Fatah qui domine l’Autorité.

Le Hamas a fini par accepter en septembre le retour de l’Autorité, sous la pression du grand voisin égyptien, des déconvenues diplomatiques de son allié qatari et d’un sévère tour de vis financier donné par le président de l’Autorité Mahmoud Abbas, qui a par exemple cessé de payer la facture pour l’électricité fournie par Israël à Gaza. Les mesures d’Abbas ont rendu encore plus pénible l’ordinaire d’une enclave meurtrie par trois guerres avec Israël, soumise aux blocus israélien et égyptien et confrontée au marasme et au chômage, catastrophique chez les jeunes.

Le Hezbollah accuse Israël d’accroître les risques de guerre

En parallèle, le chef du Hezbollah chiite libanais, Sayed Hassan Nasrallah, a une nouvelle fois accusé ce dimanche Israël d’attiser les risques de guerre en Syrie, au Liban et dans la bande de Gaza. Le leader du parti chiite s’en est pris au gouvernement israélien dirigé par Benjamin Netanyahu, appelant les juifs non-sionistes à se soulever contre le pouvoir en place et quitter le territoire israélien pour leurs pays d’origine.

« Vous menez une politique de colonisation dictée par la Grande-Bretagne et les États-Unis », a déclaré Hassan Nasrallah, dénonçant les violations israéliennes contre le Liban. « Je dis aux sionistes : si Netanyahu et (le président américain Donald) Trump venaient à lancer une guerre contre les peuples de la région, vous en paierez le prix fort », a-t-il lancé, « car le commandement israélien n’a aucune idée de nos capacités militaires ».

« Ne laissez pas le gouvernement Netanyahu vous mener à votre perte », a-t-il poursuivi, dimanche 1er octobre, appelant « tous ceux qui sont venus en Palestine occupée à partir et à rentrer dans les pays d’où vous venez, pour que vous n’alimentiez aucune guerre menée par votre gouvernement stupide ». Des responsables israéliens ont pour leur part prévenu le Hezbollah qu’il serait détruit par Israël s’il se lançait dans une guerre.

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