Le ministre français des Affaires étrangères a de nouveau parlé des relations avec l’Algérie. Les deux pays sont en crise depuis fin septembre après des propos très controversés du président Emmanuel Macron.
Lors d’une rencontre avec de jeunes descendants d’acteurs de la guerre d’Algérie le 30 septembre à l’Elysée, le président français a remis en cause l’existence de l’Algérie en tant que nation avant sa colonisation par la France et critiqué ouvertement le « système politico-militaire » algérien qui, selon lui, vit de « la rente mémorielle » depuis 1962.
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L’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris dès le 2 octobre et décidé de fermer son espace aérien aux avions de l’armée française qui se rendent dans le nord-Mali dans le cadre de l’opération Barkhane. Deux mois et demi après, les relations entre les deux pays ne se décrispent pas.
Mardi 16 novembre, Jean-Yves Le Drian est revenu à la charge, réitérant presque dans les mêmes termes les « regrets » exprimés le 10 novembre par un conseiller du président Macron, 48 heures avant la conférence de Paris sur la Libye à laquelle le président Algérien Abdelmadjid Tebboune n’a finalement pas assisté.
Les propos du conseiller de M. Macron ont été jugés « raisonnables » et « respectueux » par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
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« Nous regrettons un certain nombre de malentendus récents parce que cette situation ne correspond pas à l’importance que nous attachons aux relations entre nos deux pays », a répondu le chef de la diplomatie française à une question de la députée Fadila Khattabi, présidente du groupe d’amitié France-Algérie à l’Assemblée nationale française.
« Nous avons le plus profond respect pour la nation algérienne et pour la souveraineté de l’Algérie », a-t-il en outre assuré.
Rétablir les conditions d’une relation apaisée
« La France et l’Algérie sont unies par des liens ancrés dans l’histoire, y compris des histoires personnelles (…). La France et l’Algérie sont unies par un partenariat qui est indispensable pour la stabilité de l’espace méditerranéen et nous sommes convaincus de l’intérêt des deux pays de travailler ensemble dans tous les secteurs », a appuyé M. Le Drian, affirmant que la France a « vraiment une ambition forte » pour la relation entre les deux pays et les deux peuples.
Estimant « inévitable » que des difficultés se présentent « dans une relation aussi marquée par les blessures de l’histoire », Le Drian rappelle que les deux parties ont « toujours trouvé des solutions aux problèmes ».
« Cette vision de la relation franco-algérienne, je sais qu’elle est partagée par des responsables algériens avec qui j’ai eu l’occasion de travailler de manière approfondie sur de nombreuses questions d’intérêt commun et avec lesquels nous avons toujours trouvé des solutions aux problèmes lorsqu’ils sont survenus », dit-il.
« Il faut en parler, il faut les partager et il faut travailler ensemble pour les dépasser. Nous y sommes toujours parvenus et c’est la voie que nous entendons privilégier pour l’avenir », ajoute le ministre français, assurant que « des efforts » ont été « engagés » afin de « rétablir les conditions d’une relation apaisée avec l’Algérie ».
« Nous voulons travailler avec sérieux dans le respect mutuel et dans le respect réciproque de la souveraineté de chaque pays et c’est sur cette base que nous entendons poursuivre notre action », conclut-il.