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Paris enquête sur la vente de matériel espion à l’Egypte, le même que celui livré au Maroc

C’était l’un des chevaux de bataille de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) depuis de longs mois. Vendredi 22 décembre, le parquet de Paris a fini par s’aligner sur sa volonté d’enquêter sur le contrat passé entre le régime autoritaire d’al-Sissi et l’entreprise française Nexa Technologies (ex-Amesys). Une demande pour laquelle la FIDH a travaillé de concert avec la LDH et le Cairo Insitute for Human Rights. L’enquête pourrait conduire à une mise en examen pour complicité de tortures et disparitions forcées. C’est un signal fort envoyé à destination des entreprises de surveillance et d’armement, et des autorités françaises.

En ouvrant une information judiciaire, le parquet de Paris reconnaît en effet la gravité des faits allégués, permettant aux associations de se constituer partie civile et ouvrant également la possibilité à des victimes égyptiennes de se constituer partie civile et de venir témoigner en France. En 2013, des victimes libyennes du régime Kadhafi, accompagnées par la FIDH et la LDH, étaient d’ailleurs venues témoigner devant la justice française dans la première affaire Amesys.

Le Maroc a lui aussi utilisé la même technologie française pour surveiller Internet, comme l’avait détaillé une enquête du Desk. Le fruit d’une coopération sécuritaire initiée avec Sarkozy et jamais reniée depuis au nom de la sacro-sainte guerre contre le terrorisme mondialisé. Mais les outils livrés par des firmes hexagonales et européennes, dont le fameux logiciel espion Eagle, ont servi aussi à pister nombre d’activistes n’ayant aucun lien avec la menace jihadiste.

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