Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a évoqué mercredi devant le Sénat des “risques” concernant la place du chinois Huwaei dans le déploiement de la 5G.
“Nous sommes tout à fait conscients des risques (…) sur la place de Huawei dans les réseaux centraux, sur les risques que peut entraîner le fait que Huawei intervienne largement sur la 5G”, a-t-il déclaré en réponse à une question devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat.
“Le gouvernement prendra les dispositions nécessaires quand il le faudra”, a-t-il ajouté en annonçant son intention d’évoquer le sujet lors de sa rencontre avec son homologue, Wang Yi, prévue jeudi à Paris selon l’agenda officiel du ministère.
C’est la première fois qu’un haut responsable français évoque cette question, après que les Etats-Unis et plusieurs pays d’Asie et d’Océanie ont interdit les équipements Huawei craignant pour leur sécurité.
La cinquième génération des technologies mobiles, ou “5G”, est indispensable à l’essor des voitures autonomes et autres objets connectés.
Selon les spécialistes, le géant chinois des télécoms est incontournable sur ce créneau car jugé plus performant et plus innovant que ses concurrents.
Mais l’inquiétude concerne la cybersécurité: les équipements de Huawei sont soupçonnés de pouvoir permettre aux renseignements chinois d’espionner les communications des pays qui utiliseraient ses services.
Rien n’a été formellement prouvé à ce stade mais après les Etats-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, plusieurs pays d’Europe s’interrogent sur la question.
Le gouvernement britannique a déjà exprimé sa “vive inquiétude” sur le sujet, alors que l’opérateur historique BT a décidé de couper les ponts avec l’équipementier chinois.
En retour, Huawei ne ménage pas sa peine pour tenter de prouver sa bonne foi et son innocuité: après avoir ouvert des laboratoires de test de ses équipements en Allemagne et au Royaume-Uni, en coopération avec les gouvernements locaux, il doit en ouvrir un à Bruxelles avant la fin du premier trimestre 2019.
Par ailleurs, lors d’une conférence de presse mi-décembre, le PDG de Huawei, Ken Hu, regrettait “des spéculations sans fondement basées sur des considérations idéologiques ou géopolitiques” concernant les questions de sécurité.