Le président de la Confédération africaine de football (CAF) le Malgache Ahmad Ahmad a dressé un constat accablant de la participation africaine à la dernière Coupe du monde 2018 disputée en Russie, marquée par l’élimination dès le premier tour du tournoi des cinq représentants du continent, soulignant que « le football africain vient de vivre un des chapitres parmi les plus douloureux de son histoire ».
« J’ai apprécié que certains parmi vous, aient signalé paradoxalement l’élimination des grands favoris, l’Argentine, l’Allemagne, le Brésil, l’Uruguay, et le maigre bilan des équipes africaines. Que certains parmi vous, aient reconnu ouvertement des dysfonctionnements dans la préparation, les retombées du mois de jeûne du Ramadhan, la gestion difficile des ruptures physiques inattendues et le retour des blessés dans le groupe (…) Finalement vous avez validé un bilan qui n’est ni brillant ni tout a fait chaotique mais simplement révélateur d’un travail considérable qui reste à faire ou plus exactement qui n’a pas été fait. En clair, vos résolutions vont être réunies et traitées et dans un temps relativement court car le football africain vient de vivre un des chapitres parmi les plus douloureux de son histoire », a indiqué le patron de la CAF dans un discours prononcé au terme d’une conférence dédiée à l’évaluation de la participation africaine au Mondial 2018, tenue les 21 et 22 juillet à Rabat (Maroc), publié dimanche soir sur le site officiel de l’instance africaine.
L’Egypte, le Maroc, la Tunisie, le Sénégal, et le Nigeria, se sont fait éliminer sans gloire dès le premier tour, une première depuis la Coupe du monde 1982 disputée en Espagne. Depuis 1986 (Mexique), au moins une équipe africaine réussissait à chaque fois à se qualifier en huitièmes de finale en Coupe du monde.
« Ces deux jours nous ont ouvert les yeux sur la réalité du niveau général du football africain à travers ses représentants en Coupe du Monde (…) J’ai apprécié quand vous avez reconnu de grandes faiblesses et même de grandes erreurs, c’est cela la force de l’autocritique. Certains d’entre vous ont dressé un tableau sombre de l’engagement d’une partie de dirigeants avant et pendant la Coupe du Monde (…) J’ai dit hier (samedi, ndlr) en ouvrant cette conférence qu’il nous fallait une remise au travail rapide, planifiée et efficace. J’ai répété, qu’il nous fallait sortir de ce forum avec une feuille de route cohérente et crédible ».
« Revitaliser les activités du football africain »
Le président de la CAF ne s’est pas contenté de dresser un bilan, puisqu’il a décidé de passer à l’action, dans l’objectif de « revitaliser les activités du football africain », pour lui permettre d’amorcer un nouveau départ.
« Cette résolution que nous devons prendre doit avoir pour objectif principal de revitaliser les activités, toutes les activités du football africain (…) il faudra compléter par une batterie de décisions touchant presque tous les domaines du développement », afin de « les concrétiser dans un programme à mener bon train dans nos 54 pays membres de la CAF ».
Et d’enchaîner : « Tout les férus de football sur notre continent attendent un train de mesures fortes qui bousculent les vieilles habitudes, qui transcendent les textes dépassés et qui ouvrent de nouvelles perspectives (…) Aujourd’hui, je suis convaincu que nous allons imprégner un nouveau rythme à notre travail, sensibiliser nos fédérations nationales pour les amener crescendo vers plus de travail et de rigueur, vers plus de résultats et de performances ».
La sortie ratée des équipes africaines en terre russe n’a pas laissé insensible également le président de la fédération internationale (Fifa) l’Italo-suisse Gianni Infantino qui s’est dit « attristé ».
“Pour la première fois depuis 1982, aucune sélection africaine n’a survécu au premier tour de la Coupe du monde. Ce constat m’attriste, bien sûr. La Coupe du Monde est pour le monde entier et les équipes africaines étaient très, très proches à la fin. Une (équipe) Asiatique a réussi – pas une Africaine – mais je pense qu’ils seront bientôt prêts pour la prochaine”, a-t-il souligné dans des propos repris par la BBC.
Lors de la précédente édition tenue en 2014 au Brésil, l’Algérie et le Nigéria avaient atteint les 1/8es de finale avant de se faire éliminer face respectivement à l’Allemagne (2-1, a.p) et la France (2-0).