Société

Partir en France : la situation se complique pour les Algériens

Les mauvaises annonces s’accumulent pour les étudiants algériens ayant l’ambition de quitter l’Algérie pour s’installer en France. Le gouvernement français a annoncé, ce lundi, son intention d’augmenter drastiquement dès la rentrée prochaine les frais de scolarité à l’université pour les étudiants non-européens.

Les frais de scolarité à l’université passeront ainsi pour les étudiants algériens en licence de 170 euros à 2770 euros dès l’an prochain, soit une augmentation de 1529%. Les frais de scolarité pour les étudiants algériens en master et en doctorat passeront de 243 euros et 380 euros respectivement à 3770 euros, soit une hausse de 1551% pour le master et 992% pour le doctorat.

Cette nouvelle hausse vertigineuse des frais de scolarité s’ajoute aux autres obstacles financiers déjà présents auxquels sont confrontés les plus de 30 000 étudiants algériens déjà en France et les dizaines de milliers souhaitant les rejoindre. La France exige en effet depuis l’année dernière aux ressortissants algériens souhaitant étudier en France de s’acquitter 30% de la réservation d’hôtel sur trois mois effectuée dans le cadre de la demande de visa d’étude.

Auparavant, il s’agissait seulement de justifier leur hébergement sur le territoire français soit par une attestation d’hébergement faite par une personne dans un rayon de 50 km du lieu d’étude, d’une réservation d’hôtel. La majorité des étudiants algériens optaient pour l’option de la réservation d’hôtel, quitte à s’arranger autrement une fois sur place. Cette mesure ne concerne en outre que les Algériens, le paiement des 30% de la réservation d’hôtel ne serait, en effet, nullement exigée aux Marocains et aux Tunisiens.

Le durcissement pour le départ en France, ne concerne pas uniquement les étudiants ou l’aspect financier. Un obstacle administratif conséquent s’est érigé sous la forme de la nouvelle plateforme « France-Visas ».

Lancé au début de l’année, ce site internet est supposé constituer « la première étape d’une dématérialisation complète de la procédure de demande de visa » ne représente en fait qu’un nouvel obstacle administratif supplémentaire pour l’Algérien demandeur de visa, de l’aveu même du consul de France à Alger, Marc Sédille.

« La matérialisation de ce contrôle accru sur la délivrance des visas, c’est France-Visas », a indiqué le consul. « Tout ce qui a pu être mis en place précédemment, tous les dispositifs qui prévoyaient des assouplissements ont été balayés par ce renforcement du contrôle aux frontières extérieures, par ce renforcement du contrôle sur la délivrance des visas et par cette harmonisation de la politique des pays Schengen », a affirmé Marc Sédille.

« C’est vrai qu’il existait en Algérie des situations dérogatoires où certaines catégories de demandeurs présentaient des dossiers dits ‘’allégés’’, ce n’est plus possible aujourd’hui, tous les justificatifs doivent être fournis, quelle que soit la qualité du demandeur », précise le consul. Bien qu’il soit affirmé qu’« il n’y a pas de volonté de restreindre la délivrance des visas », la charge bureaucratique qu’impose la plateforme France-visas crée de facto de nouveaux obstacles aux demandeurs de visas algériens, avec comme conséquence, une plus grande difficulté d’obtenir le visa vers la France.

| LIRE AUSSI : Visas, étudiants, sans-papiers… Le consul général de France en Algérie nous dit tout

Les plus lus