Économie

Pâte à tartiner El Mordjene en France : après le blocage, l’intox

En France, la polémique autour de la pâte à tartiner algérienne El Mordjene ne s’estompe pas. Certains cercles et médias, notamment proches de l’extrême droite, n’arrivent visiblement pas à digérer le succès de ce produit algérien en France, le minimisant à un simple « effet d’emballement ».

Le nom de marque El Mordjene ne cessent de faire la une des journaux et des débats dans les plateaux de télévision.

Depuis plusieurs semaines, ce produit fabriqué en Algérie fait un succès fulgurant sur les réseaux sociaux, un engouement qui n’a pas tardé à se manifester sur le terrain. C’est une véritable ruée vers la pâte à tartiner El Mordjene.

 

@marcmauco La pâte à tartiner “El Morjene” d’Algérie : introuvable en Algérie ! 🇩🇿 Vous connaissez tous cette fameuse pâte à tartiner algérienne que tout le monde réclame ici en France, mais elle est introuvable dans les magasins, supermarchés et autres boutiques ! C’est quand même incroyable, non ? Je ne sais pas pour vous, mais je trouve que c’est injuste de priver des millions de personnes d’un produit aussi sain et savoureux. 🥄 Je dis qu’il faut faire du bruit ! Parce qu’on mérite tous d’avoir accès à des produits de qualité. Qu’en pensez-vous ? Laissez-moi vos avis en commentaire, et ensemble, faisons bouger les choses ! 💪 #alger #Algérie #algerie🇩🇿 #algeria #dztiktok #dz #oran #dzair🇩🇿 #marcmauco #algerie #dzpower ♬ son original – Marc Mauco

La polémique autour de la pâte à tartiner El Mordjene enfle en France

Tout le monde en parle et tous veulent tester cette pâte. Mais les autorités françaises ont décidé de bloquer l’importation de ce produit, car l’Algérie ne remplit pas « l’ensemble des conditions nécessaires pour permettre à un pays tiers d’exporter vers l’Union européenne des marchandises contenant des produits laitiers destinés à la consommation humaine ».

Même après son interdiction en France, confirmée ce mardi 17 septembre par le ministère de l’Agriculture français, le produit continue de faire parler de lui et les consommateurs le recherchent toujours. Le blocage de la dernière cargaison expédiée d’Algérie au port de Marseille n’a donc fait qu’augmenter la cote de popularité de cette pâte en France.

Après avoir fait la couverture de l’énorme succès d’El Mordjene sur les réseaux sociaux, certains médias français se sont ensuite versés dans le dénigrement de ce produit algérien. El Mordjene devient un sujet d’actualité et la polémique a atteint son paroxysme sur les plateaux de chaines françaises.

« Je ne sais pas ce que vous propose votre algorithme personnel sur les réseaux sociaux. Le mien m’a orienté vers du gras, du sucre… la pâte à tartiner algérienne El Mordjene », a déclaré le chroniqueur de RMC Matthieu Belliard au début de sa chronique du lundi 16 septembre.

« Un petit effet d’emballement que permettent les réseaux sociaux »

Reconnaissant que cette pâte connaisse un « très grand succès porté par des influenceurs », le chroniqueur souligne qu’il ne s’agit que « d’un petit effet d’emballement que permettent les réseaux sociaux ».

De son côté, Europe 1, connu pour sa proximité avec l’extrême droite française, qualifie le succès de la pâte à tartiner algérienne d’une « intoxication informationnelle ». Ce mardi 17 septembre, la chroniqueuse Emmanuelle Ducros a minimisé ce succès à une simple « histoire d’un emballement ».

Abordant la question de l’interdiction d’importation de cette pâte en France, elle affirme qu’elle n’a pas été interdite du tout. « Elle n’a tout simplement jamais eu les autorisations des services vétérinaires pour être commercialisées en France », a ajouté l’intervenante.

Pour elle, la présence de ce produit en France s’explique par « quelques lots » qui « sont passés entre les mailles du filet », car l’importation de produits agroalimentaires contenant du lait est soumise à des règles strictes en Europe et ce depuis longtemps.

La chroniqueuse n’a pas hésité à mêler le succès de ce produit algérien au « climat de tension géopolitique » entre la France et l’Algérie et au « sentiment anti-français » qui connaît, selon elle, « un regain de vivacité » auprès des Algériens.

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