Au Maroc, la presse s’agite une nouvelle fois contre l’Algérie qu’elle accuse de vouloir s’accaparer un genre musical.
Cité par le 360.ma et Bladi.net, la revue Assabah a rapporté, mardi dernier, que le musicien marocain El Ghouti Brahimi a mis en garde contre une supposée « menace » visant les arts marocains.
La menace viendrait bien évidemment de l’Algérie, selon la presse marocaine. Des Algériens chercheraient à attribuer des genres musicaux marocains à l’Algérie et les inscrire à l’Unesco comme algériens.
L’artiste El Ghouti Brahimi a affirmé à Assabah des informations qui disent que l’Algérie chercherait à « s’approprier de nouveaux types d’art parmi lesquels on trouve la « Hadra » connue sous les noms d’incantatrices, de tambourineuses ou de Fkihates ».
Selon le musicien, ce genre musical trouve son origine dans la région frontalière de Oujda depuis des siècles.
Il affirme que « la Hadra », dont il accuse l’Algérie de vouloir se l’approprier, est une musique née d’un rituel soufi.
El Ghouti Brahimi s’improvise en historien pour apporter les preuves de la marocanité de la musique chantée par des orchestres féminins qu’on connaît en Algérie comme Meddahat à l’Ouest du pays, Fekihates dans les régions Est et Messemaates dans la région de l’Algérois.
Maroc – Algérie : après les habits traditionnels, la musique
Le 360.ma cite des « recherches neutres » dont il ne dévoile pas l’identité pour parler du parcours du genre musical Hadra qui remonterait au 7e siècle de l’hégire et qui se serait développé « sous le règne des Mérinides en passant par les Wattassides et les Saadiens, en arrivant à la dynastie alaouite ».
Le musicien El Ghouti Brahimi a appelé les autorités marocaines à protéger « l’art marocain » contre l’Algérie qui chercherait à se l’accaparer, citant l’exemple de la musique andalouse en plus du genre de la Hadra.
Au Maroc, des campagnes médiatiques sont régulièrement lancées contre l’Algérie, notamment dans le domaine culturel. En juillet dernier, le thème de la campagne était une tenue vestimentaire, le caftan.
Cette fois-ci, c’est la musique. Il y aura certainement d’autres éléments issus de la culture maghrébine que le Maroc cherche à définir comme faisant exclusivement partie de son patrimoine.
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