La polémique sur la pénurie de médicaments en Algérie se poursuit. Jeudi, des députés ont adressé une lettre au Premier ministre sur le manque de certains médicaments dans les hôpitaux et les pharmacies.
La réponse à cette lettre est venue ce lundi du ministère de l’Industrie et la production pharmaceutique qui a exprimé son « étonnement » après la publication d’informations sur « l’indisponibilité d’un nombre de « 132 médicaments dispensés » au niveau des officines et en milieu hospitalier ».
D’abord, le département d’Ali Aoun affirme que ses services « n’ont pas été rendus destinataires de ce signalement relatif à une éventuelle perturbation d’approvisionnement, que ce soit au niveau des services hospitaliers que des officines de villes ».
Le ministère de l’Industrie et de la production pharmaceutique relève l’absence de la liste précise des « supposés » 132 médicaments en pénurie. Il note avec « stupéfaction » la citation de certains médicaments hospitaliers comme le « Flucortac » « ne figurant même pas dans la nomenclature officielle des produits pharmaceutiques enregistrés en Algérie et donc par définition indisponible. »
Le département d’Ali Aoun rappelle que « l’essentiel » des médicaments cités par les députés dans leur lettre au Premier ministre sont « sous la responsabilité de la Pharmacie Centrale des Hôpitaux (PCH) » qui est sous la tutelle du ministère de la Santé.
« La PCH demeure donc l’unique responsable de la gestion des médicaments à usage hospitalier aussi bien en termes d’expression des besoins, de l’approvisionnement ainsi que de leur distribution à travers les différents établissements hospitaliers », note le ministère de l’Industrie et de la production pharmaceutique.
Tout en précisant que la gestion des médicaux destinés aux hôpitaux ne faisait pas partie de ses prérogatives, le ministère de l’Industrie précise que des médicaments comme le « Sintrom, à travers le générique Novarol, le Glucagon et le Fentanyl (anesthésique hospitalier) sont disponibles au niveau de la PCH ».
Il ajoute que le Nivolumab, traitement anticancéreux innovant, a d’ailleurs « bénéficié d’une procédure d’achat spécifique et sera livré prochainement à ladite structure ».
Dans la foulée, le ministère de l’Industrie et de la production pharmaceutique répond à l’Ordre national des médecins dentistes algériens sur la pénurie de l’anesthésie dentaire.
Pénurie de médicaments en Algérie : le ministère rassure
Il affirme que s’agissant des anesthésiants dentaires, le marché a déjà été « approvisionné par une quantité de 67.500 boites de 50 carpules, soit près de 3.375.000 unités ».
« Une quantité supplémentaire de 23.500 boîtes de 50 carpules sera livrée cette semaine, additionnée d’une quantité de 35.000 boîtes qui est en cours de dédouanement. D’autres quantités sont également prévues à la réception d’ici la fin du mois », rassure le département d’Ali Aoun, qui fait face aux plaintes des dentistes sur la pénurie de l’anesthésie.
Le ministère explique que les perturbations liées à la disponibilité des anesthésiants dentaires ont pour cause la « non-accessibilité dans le pays d’origine, qui était le plus grand fournisseur du marché algérien. »
Il affirme qu’il a pris « l’ensemble des mesures nécessaires visant la mise en conformité réglementaire des établissements d’importation de ces produits d’anesthésie dentaire ainsi que la mise en place de projet de production de ces médicaments au niveau local. »
Sur l’importation des produits pharmaceutiques, le ministère de l’Industrie rappelle que « l’octroi des quantités à l’importation n’a jamais été arrêté au détriment de la disponibilité ».
Il explique que le visa technique relatif aux importations prévisionnelles est délivré en « tenant compte de la quantification des besoins nationaux, de la disponibilité en produits pharmaceutiques, et le cas échéant en complément de la production nationale conformément à la réglementation en vigueur. »
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