Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a évoqué samedi, à l’Assemblée populaire nationale, les mesures du gouvernement pour contrer « les pénuries sévères » des médicaments.
Le Premier ministre a, entre autres, cité « l’accélération des procédures douanières » afin de permettre l’acquisition en grandes quantités des médicaments manquants sur le marché, notamment les anesthésiques et les anticancéreux.
Une partie des quantités de médicaments importées a été réceptionnée en septembre dernier et une deuxième est prévue pour ce mois d’octobre, a assuré Aïmene Benabderrahmane devant les députés.
Les laboratoires pharmaceutiques étrangers qui « n’ont pas apprécié les mesures » de l’Algérie visant à favoriser la production nationale en médicaments ont été pointés du doigt par le Premier ministre.
M. Benabderrahmane n’a pas donné les noms de ces laboratoires étrangers qui seraient contre la politique algérienne en matière de médicaments.
Ce dernier a annoncé que des instructions fermes ont été données pour mettre en place un stock stratégique permanent au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux et pour activer « les mécanismes » destinés à « éviter les pénuries ».
Pénuries de médicaments en Algérie : Benabderrahmane contre Ali Aoun
Le Premier ministre a cité, entre autres, la plateforme numérique dédiée à la déclaration hebdomadaire des stocks de produits pharmaceutiques et des quantités distribuées par les établissements d’importation et de fabrication de ces produits.
Les déclarations du Premier ministre sonnent comme un désaveu au ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique Ali Aoun qui a refusé jusque-là de parler de « pénuries » préférant le terme « tensions ».
En effet, Ali Aoun avait toujours démenti l’existence de pénuries de médicaments en Algérie.
En novembre 2022, le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun avait mis en avant les sommes faramineuses déboursées par l’État pour l’acquisition des médicaments anticancéreux.
Il a donné le chiffre de 600 à 650 millions d’euros dépensés par l’État chaque année pour l’achat d’anticancéreux.
Ali Aoun avait annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer où vont les médicaments anticancéreux achetés par l’État. Les résultats de cette enquête n’ont pas été dévoilés.
En décembre 2022, il avait menacé de poursuivre en justice ceux qui font des déclarations sur les pénuries de médicaments.
Pour ce qui est de l’anesthésie dentaire, Ali Aoun a démenti les informations sur les pénuries et a accusé un « lobby qui favorise » selon lui le « produit français ».
Anesthésie dentaire : une petite amélioration sur le marché
Joint ce dimanche par TSA, Reda Dib le président de l’ordre des médecins dentistes algériens a reconnu une amélioration de la disponibilité des produits anesthésiants tout en affirmant que le marché est toujours perturbé.
« On peut dire qu’il y a une amélioration sur le marché. On peut dire qu’il n’y a plus de pénurie, mais il y a toujours une perturbation. Les dentistes se débrouillent tant bien que mal. Il y a une certaine reprise des activités, notamment après le conditionnement du produit tunisien par un laboratoire en Algérie », a-t-il déclaré à ce sujet.
Néanmoins, le Dr Reda Dib révèle que le produit anesthésiant tunisien conditionné en Algérie est vendu à un prix plus cher que celui qui était importé. « Le produit conditionné en Algérie coûte 500 dinars de plus la boîte que lorsqu’il était importé », a-t-il expliqué
Concernant le produit français dont le ministre Ali Aoun dénonçait les pressions d’un lobby pour l’imposer sur le marché, le président de l’ordre des médecins dentistes algériens affirme qu’il est plus disponible qu’avant et que son prix est resté le même.
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