Le Pr Kamel Bouzid, chef du service d’oncologie au CPMC d’Alger, a dénoncé hier mardi, les pénuries d’anticancéreux en Algérie, ce qui a suscité la réaction du ministère de l’Industrie pharmaceutique.
« Le résultat (de ces pénuries) est que nous avons des enfants qui meurent faute de médicaments, alors que pour les cancers chez les enfants, dans 95 % des cas ils devraient guérir », a-t-il déploré dans un entretien à TSA, publié hier mardi 28 septembre, en affirmant que la réduction de la facture des importations de médicaments s’est faite au « détriment » des malades algériens.
« On nous parle du coût des médicaments, on nous dit qu’on a réduit la facture d’importation, et que cela n’a pas occasionné de rupture. Je suis désolé mais cela a été fait au détriment des patients algériens », a dit le Pr Bouzid.
Lundi, le ministre de l’Industrie pharmaceutique Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed a indiqué sur la Radio nationale que la facture d’importation des médicaments a baissé de 300 millions d’euro en 2020.
Cette facture devrait reculer de près de 500 millions d’euros en 2021, selon le ministre, en assurant que cette baisse « n’a pas été faite au détriment de la disponibilité des médicaments ».
La réponse du département de Benbahmed
En réponse, le ministre de l’Industrie pharmaceutique a annoncé dans un communiqué de presse adressé à TSA qu’une « importante quantité de Vincristine INJ soit 43 600 unités, sera disponible à partir de demain 29 Septembre 2021 dans les différents services hospitaliers, de quoi couvrir les besoins annuels exprimés par la PCH, qui sont de l’ordre 40 000 unités. »
Pour L-Asparaginase, et en « attendant la réception d’une importante quantité de plus de 15 000 unités le mois prochain, un premier lot de 300 unités sera mis à la disposition des hôpitaux, à titre de don, la semaine prochaine, permettant ainsi de poursuivre les thérapies indispensables à la prises en charge des cancéreux, notamment les enfants des services d’oncopédiatrie », a-t-il ajouté.
Le Pr Bouzid a cité ces deux anticancéreux parmi les médicaments en rupture de stock dans les hôpitaux algériens.
Dans son communiqué, le ministère de l’Industrie a rappelé qu’une réunion sur la disponibilité des médicaments anticancéreux s’est tenue lundi 20 septembre, avec les experts cliniciens en oncologie, en hématologie et en oncopédiatrie.
Durant cette réunion, qui a été présidée par le ministre de l’Industrie pharmaceutique Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed, il a été « demandé de prendre, dans le cadre de l’urgence, toutes les mesures nécessaires pour assurer une disponibilité continue des traitement anti- cancéreux signalés, actuellement, en rupture dans les services hospitaliers », a ajouté le communiqué.
Enfin, le département de Benbahmed a précisé que la chef de service du CHU Mustapha Bacha d’Alger, le Pr Boudiaf, « présente lors de la réunion, a exprimé « sa satisfaction » quant à la prise en charge de la problématique des anticancéreux par le ministère de l’Industrie pharmaceutique. »