La Tunisie vit au rythme d’une crise financière aiguë et des pénuries de produits de base comme le sucre, la farine, le beurre, le lait …
Les ménages tunisiens sont en très grandes difficultés. Une vidéo montrant une scène de chaos dans une grande surface où des Tunisiens se bagarrent pour se procurer du sucre en dit long sur ces difficultés.
| Lire aussi : Sucre : l’Algérie vole au secours de la Tunisie
Scène de chaos dans un supermarché en #Tunisie pour récupérer des sachets de sucre. Le pays est en proie à d'importantes pénuries et rationnements de produits alimentaires de base depuis plusieurs semaines (sucre, farine, riz, lait, café, eau en bouteille…) #Tunisia pic.twitter.com/bprAom0V2f
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) September 26, 2022
Interrogée par France 24, une patronne d’une pâtisserie à Tunis n’a pas caché son inquiétude sur la continuité de son activité face au risque de pénurie de sucre, de farine et de beurre.
| Lire aussi : Algérie-Tunisie : l’intégration économique à portée de main
Pour confectionner ses gâteaux, son entreprise a besoin de trois tonnes de sucre par semaine en temps normal, quatre tonnes de beurre et entre sept et huit tonnes de farine.
L’UGTT prévient
La puissante centrale syndicale UGTT a, selon la presse tunisienne, incité le gouvernement à être « franc avec le peuple notamment en cette période marquée par un manque flagrant de produits de base sur le marché ».
Une situation qui, selon la presse tunisienne, dure depuis le début de l’année et la situation ne cesse de se détériorer.
À cause de la crise entre l’Ukraine et la Russie, la Tunisie subit une pénurie de céréales. Les chiffres de 2021 confirment la dépendance de ce pays vis-à-vis des deux belligérants d’où proviennent 60 % de ses importations de blé tendre et 66 % de ses importations d’orge.
Ces pénuries surviennent sur fond de crise financière aigüe qui frappe la Tunisie.
Dans un article intitulé « Les Tunisiens face à la flambée des prix et la baisse de leur pouvoir d’achat : des conditions de vie étouffantes », le journal La Presse relate que la crise sociale « s’intensifie en Tunisie et les citoyens sont en proie à des conditions de vie parfois étouffantes ».
Et de s’interroger si le gouvernement tunisien était conscient de la gravité de la situation. « Le président de la République peut-il trouver les solutions urgentes et nécessaires pour éviter ce que plusieurs sociologues redoutent, une implosion sociale ? », se demande la publication.
Pour faire face à la crise économique, la Tunisie a sollicité l’aide de l’Algérie qui lui a accordé un prêt de 300 millions de dollars il y a une année. Récemment, l’Algérie a accepté de vendre 20.000 tonnes de sucre à la Tunisie qui fait face à une pénurie de ce produit de large consommation.
La Tunisie a également frappé aux portes du Fonds monétaire international (FMI). En juin dernier, l’institution monétaire s’était dit prête à entamer des négociations portant sur la mise en place d’un programme d’aide en faveur de la Tunisie, conditionné à la mise en œuvre de réformes économiques.
Le 19 septembre dernier, le porte-parole du gouvernement, Nasreddine Nsibi, a déclaré à l’agence Tunis Afrique presse (TAP), que son pays avait répondu « à l’ensemble des conditions posées par le FMI et que le conseil d’administration de cette institution se penchera lors de sa prochaine réunion sur le dossier déposé par le gouvernement ».