Le prix du pétrole américain, déjà porté par les menaces accrues de sanctions américaines contre le pétrole iranien, a bondi mercredi à son plus haut niveau depuis 2014 après l’annonce d’une chute des réserves de brut des Etats-Unis.
Le baril de WTI évoluait à 72,93 dollars vers 15H50 GMT sur le New York Stock Exchange, en hausse de 3,4% par rapport à la veille. Il s’agit de son plus haut niveau en séance depuis novembre 2014.
A Londres aussi les prix grimpaient, le baril de Brent prenant 2,4% à 78,13 dollars.
Les cours avaient déjà beaucoup progressé après l’avertissement lancé mardi par les Etats-Unis à tous les importateurs de pétrole iranien.
Washington a en effet demandé à tous les pays d’arrêter leurs achats auprès de Téhéran d’ici le 4 novembre s’ils voulaient éviter les sanctions américaines.
“Cette position intransigeante contre l’Iran va forcément conduire à une chute du pétrole iranien sur le marché mondial que les autres pays, malgré tous leurs efforts, peuvent difficilement compenser”, a souligné John Kilduff de la société d’investissement Again Capital.
La perspective d’une offre d’or noir moins abondante tend à faire monter les prix du brut.
Ces derniers ont renforcé leur progression mercredi après la parution d’un rapport hebdomadaire officiel montrant entre autres une chute, de 9,9 millions de barils, des réserves de brut aux Etats-Unis.
Mais d’autres points du rapport jouent aussi en faveur d’une hausse des prix aux Etats-Unis, à commencer par le fait que les Etats-Unis n’ont jamais autant exporté de brut (3 millions de barils par jour).
“Les raffineries fonctionnent à une cadence extrêmement élevée (à 97,5% de leurs capacités, NDLR), ce qui implique une demande très forte en brut”, a aussi souligné M. Kilduff.
Or la production américaine, déjà à un niveau record (10,9 millions de barils par jour), “peut difficilement augmenter plus pour l’instant en raison des goulots d’étranglement dans le bassin permien”, a ajouté le spécialiste.
Le pétrole de schiste est particulièrement abondant dans cette zone à cheval sur le Texas et le Nouveau-Mexique. Les producteurs américains y ont multiplié les puits de forage ces dernières années mais les infrastructures de transport n’ont pas suivi.
“Les entreprises sont obligées de freiner leur activité car les barils y sont simplement coincés”, a noté M. Kilduff.