Des dizaines de milliers de pièces automobiles de contrefaçon ont été interceptées par la douane française au port de Marseille depuis le début de l’année.
Ces pièces, produites en Turquie, arrivent en France depuis le Maghreb, explique le journal Le Figaro ce lundi 14 octobre. Elles sont de « haute dangerosité », affirme Solange Barbas-Boutet, cheffe du bureau des douanes à Marseille. La responsable explique aussi au Figaro qu’il s’agit d’un « trafic bien pensé » qui vise la cité phocéenne.
Pièces de rechange automobiles : un Algéro-Espagnol derrière un trafic « de grande envergure »
À la fin de ce mois de juillet dernier, les douaniers du port de Marseille sont d’ailleurs tombés sur plus 11.000 pièces contrefaites frappées des logos de marques automobiles françaises, notamment Renault, Citroën et Peugeot, qui étaient dissimulées dans des cartons et entreposées dans des hangars.
« Il y a trois ans, ce type de saisies était anecdotique, mais on en fait très régulièrement depuis deux ans », ajoute la même responsable qui estime que ces contrefaçons sont envoyées au Sud de la France, mais aussi dans les régions parisienne et lyonnaise.
Un des barons de ce trafic de pièces détachées d’automobiles serait un Algéro-espagnol établi à Marseille, fait savoir le journal français qui dévoile que ce « trafiquant de grande envergure » inondait l’Europe de pièces détachées au départ du Maghreb.
En effet, bien qu’elles soient produites en Turquie, avant d’arriver à Marseille et d’être diffusées dans toutes la France et l’Europe, ces pièces détachées de contrefaçon portant des marques des plus grands constructeurs automobiles sont d’abord déchargées au Maghreb, explique la cheffe de la douane marseillaise.
Un « trait d’union » entre le Maghreb et l’Europe
Une fois la marchandise déchargée au Maghreb, le trafiquant algéro-espagnol intervient pour coordonner les opérations, remplissant ainsi un rôle de « trait d’union » entre le Maghreb et l’Europe en exportant ces pièces contrefaites vers le port de Marseille.
Le mis en cause exerçait sous couverture d’une couverture d’une société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU). A lui seul, il organisait l’injection de milliers de pièces détachées de contrefaçon en Europe en collaborant avec un complice basé en Espagne.
Si les constructeurs s’appuient en France sur la Douane française qui a déclenché un véritable plan d’attaque au port de Marseille, en dehors de l’Hexagone, ils misent sur la coopération internationale. Ainsi, des raids ont été menés contre des usines et des opérateurs suspects à Istanbul et dans d’autres villes de Turquie.
Ces raids ont mené à la saisie de plus d’un million de pièces de contrefaçon estampillées Renault et Stellantis. C’est l’une des procédures judiciaires engagées par les constructeurs contre ce trafiquant qui a renvoyé les enquêteurs à Marseille, où se cachait le trafiquant algéro-espagnol.
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