La crise de la disponibilité des pièces de rechange automobile s’aggrave en Algérie dans un contexte de blocage persistant du marché des véhicules neufs.
En plus des pénuries qui touchent de nombreuses pièces, les automobilistes algériens sont confrontés à la cherté des rares articles disponibles sur le marché.
Remplacer une simple pièce ou faire une vidange notamment pour les voitures dotées de boîtes automatiques relève du parcours du combattant en Algérie. Il faut parfois faire le tour de toute une ville sans être certain de trouver ce qu’on cherche.
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Même dans certains lieux considérés comme la plaque tournante du commerce des pièces de rechange en Algérie où le marché parallèle de ce genre de produits a repris toute sa place, les automobilistes ne trouvent pas tout. « Même à Bab Ezzouar et Jolie Vue (Kouba) où il y a des magasins spécialisés de pièces de rechange, je trouve difficilement les pièces », confie un automobiliste. « Je cherche en vain l’huile pour la vidange de la boîte de vitesses de ma voiture », ajoute-t-il.
Sur les réseaux sociaux, les commerçants et les clients s’interrogent sur l’origine de la pénurie de pièces de rechange qui sévit en Algérie.
La situation dure depuis plusieurs mois déjà comme on peut le voir dans les retours d’expérience partagés par les commerçants et les clients sur Facebook.
« La pièce se fait de plus en plus rare et surtout de plus en plus chère. Les prix ont grimpé de façon spectaculaire en une période très courte », explique un détaillant dans la vente de pièces de rechange situé à Alger qui dit ne pas pouvoir expliquer les raisons de la pénurie ni celles de la hausse des prix des pièces de rechange automobile.
Le recours à l’achat de pièces de rechange contrefaites dans ce contexte de pénurie peut avoir des conséquences sur l’état des voitures, leurs performances et surtout sur la sécurité routière.
Pièces de rechange : l’Apoce demande une enquête
Sur Facebook, le président de l’association de protection des consommateurs, Apoce, Mustapha Zebdi, annonce qu’il reçoit des plaintes sur la pénurie des pièces de rechange y compris chez les rares constructeurs dont les ateliers de service après-vente sont encore ouverts en Algérie.
Dans un sondage publié sur la page Facebook de Mustapha Zebdi, 96% des participants, sur un total de 7600 internautes, ont affirmé que les pièces de rechange sont difficiles à trouver sur le marché algérien.
« Les gens ne trouvent même pas les pièces consommables. Ça commence à devenir un problème de sécurité routière. Nous voulons attirer l’attention des pouvoirs publics. Il s’agit de pièces nécessaires et l’impact peut être dramatique », a déclaré Mustapha Zebdi, contacté par TSA ce mardi 7 février.
La pénurie est due à la perturbation de l’importation des véhicules, selon le président de l’Apoce. « Il y a un problème, les pouvoirs publics doivent détecter la défaillance. Nous souhaitons qu’il y ait une enquête dans ce sens. Les prix sont excessifs sur le marché en raison de la pénurie », a-t-il conclu.
La pénurie doublée et la forte hausse des pièces de rechange automobile sont les conséquences du blocage du marché des véhicules. Depuis 2020, le marché algérien n’est pas alimenté en véhicules neufs, après l’arrêt des usines de montage, et la fermeture de la majorité des concessionnaires automobiles.
