Ces dernières années, on observe un regain d’intérêt en Algérie pour la plantation de pistachiers, cet arbre qui produit les fruits à coque les plus chers au monde.
Un arbre adapté au climat semi-aride, peu gourmand en eau et dont la pistache, qui est appréciée des consommateurs partout dans le monde, est surnommée le nouvel or vert. Les efforts des services agricoles sont renforcés par l’apparition de pépiniéristes privés.
C’est le cas des établissements Loudini Agro Ind, une pépinière dont la production de plant et l’aide à la plantation rencontrent un franc succès dans la région de Laghouat.
Bien que disposant de peu de moyens, cette jeune entreprise fait preuve d’un réel dynamisme et Bilal Loudini, son dirigeant, annonce aujourd’hui une capacité annuelle de production de 100.000 plants, dont une partie de pistachiers sauvages utilisés comme porte-greffe.
Une pépinière moderne
Dans un film promotionnel, le jeune dirigeant met en valeur les atouts de son entreprise. Sur un terrain entouré de murs, au niveau de planches de culture, des jeunes plants visibles.
Sur ces planches étroites de 2 mètres sur une trentaine de mètres, sont disposés des sacs en plastique de couleur noire où poussent les jeunes plants.
Des planches avec des plants de 3 mois, 8 mois, voire une année. Ces derniers ont une hauteur de près d’un mètre et sont prêts à être plantés. « À partir du 15 novembre, ils devraient perdre leurs feuilles et seront aptes à être transplantés », précise le jeune pépiniériste.
Bilal Loudini fait preuve d’un réel savoir. Il a installé une salle de germination où les pistaches devant donner naissance aux futurs plants sont disposées sur de larges plateaux humidifiés et éclairés par des LED à la lumière violette.
Une fois la germination enclenchée, les semences germées sont disposées dans des Grow Box, des alvéoles en carton utilisées par les professionnels. Plusieurs semaines plus tard, les plants seront prêts à être greffés.
Nos plants sont vendus 400 DA l’unité « et nous ne passons pas par des revendeurs », prévient Bilal.
À l’activité de pépiniériste, le jeune entrepreneur développe une activité d’aide à la plantation. Sur une exploitation de 40 hectares déjà plantée de pistachiers, il supervise une extension.
« Ce sont, à nouveau, dix hectares plantés de 2.600 arbres », précise-t-il. En technicien averti, il prévient : « Une fois adultes, les arbres ont une grande taille, aussi faut-il prévoir de laisser 6 mètres entre eux ».
Autre élément à prendre en considération : « Prévoir un arbre mâle pour 8 arbres femelles ». La plantation ne s’improvise pas. Pour tirer profit du maximum d’une pollinisation naturelle, il s’agit également de tenir compte des vents dominants.
Des arbres peu gourmands en eau
Sur les dix hectares en cours de plantation, le jeune pépiniériste inspecte les trous devant recevoir les arbres. Sur la parcelle, devant chaque trou, on aperçoit un tas de terre provenant de l’excavation. Des tas de couleur blanchâtre ou ocre selon l’épaisseur de la couche de terre de la parcelle.
En bon communicant, Bilal Loudini met en ligne sur les réseaux sociaux une de ses récentes réalisations. Sur 3 hectares, en février dernier, il a procédé à la plantation de plus de 800 arbres âgés d’une année.
Le long des jeunes arbres sont disposées les lignes de tuyaux permettant une irrigation localisée par goutte à goutte. Bien que peu gourmands en eau, les pistachiers valorisent les irrigations au moment de leur floraison. Des arbres dont l’entrée en production se fera au bout de 5 à 6 années.
Toujours à l’affût d’innovations, le pépiniériste indique que lors de leur mise en terre, du Terra Boost, un produit à base de cellulose, a été rajouté aux jeunes plants dans le but de favoriser la rétention d’eau à proximité des racines.
Un produit mis en valeur lors de la participation des Pépinières Loudini lors de l’édition 2023 du salon Agro Souf à El Oued.
Le pépiniériste n’hésite pas à se mettre en scène en utilisant une tarière à moteur thermique qui en quelques minutes permet de creuser un trou pour la plantation des plants. Un engin, qui sur terrain meuble, permet en moins de dix minutes de procéder à la mise en terre d’un jeune plant.
Autre lieu et autres pistachiers plus avancés en âge. À nouveau, Bilal Loudini montre son savoir-faire en distinguant un arbre mâle à partir de son inflorescence.
Il lance : « La culture du pistachier est promise à un bel avenir en Algérie » et à l’intention d’investisseurs potentiels, il ajoute en bon commercial : « Plantez du pistachier et bienvenue aux intéressés ».
Plus que tout autre arbre, le pistachier est particulièrement adapté aux régions semi-arides, aussi a-t-il fait ses preuves en Syrie, Iran ou Californie. Des plantations qui, avec celles des oliviers, bénéficient du soutien des pouvoirs publics.
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