En annonçant le dépôt d’une plainte contre l’eurodéputé française Sarah Knafo, l’Algérie a sonné la fin de la récréation pour tous ces courants et personnages extrémistes qui font d’elle un tremplin pour leur ascension politique.
Depuis quelques années maintenant en France, l’Algérie et les Algériens sont devenus un sujet très porteur dans les débats publics et les échéances électorales. La compétition entre les différentes factions de la droite et de l’extrême-droite a inévitablement donné lieu à une surenchère insupportable ; c’est à qui tapera le plus fort sur le pays, ses dirigeants, son histoire et évidemment ses ressortissants en France.
L’instrumentalisation de l’Algérie pour des considérations de politique intérieure française a fini par déteindre sur la relation bilatérale, empêchant les deux pays d’avancer sur bien des dossiers, celui du litige mémoriel en tête.
Alors qu’il s’efforçait avec son homologue Emmanuel Macron d’ouvrir une nouvelle page dans les relations entre les deux pays, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a, à plusieurs reprises, pointé du doigt l’action néfaste de certains lobbies en France qui ne voulaient pas d’un tel rapprochement.
Au fil des années, l’Algérie a cristallisé les attaques des nostalgiques de l’Algérie française, des lobbyistes du Maroc, des pro-israéliens et des milieux xénophobes. Leurs efforts, conjugués au sein d’un même courant politique, ont fait beaucoup de mal à la relation bilatérale.
L’Algérie, un tremplin pour l’extrême-droite française
L’Algérie est sans ambassadeur à Paris depuis près de deux mois et l’avenir ne s’annonce pas rose avec ces concessions successives faites à la droite et à l’extrême-droite sur, entre autres, des questions qui concernent plus ou moins directement l’Algérie.
Quelques semaines après avoir cédé aux désidératas du Maroc sur le dossier du Sahara occidental, la France s’est dotée d’un gouvernement de droite avec un ministre de l’Intérieur résolument hostile à toute repentance sur le passé de son pays en Algérie et qui a dans le viseur l’accord franco-algérien de 1968 sur l’immigration.
Bien que sans impact réel sur les flux migratoires, l’accord est depuis plus d’une année au centre des débats en France. Tout comme l’immigration algérienne qui ne représente que 12 % du total des étrangers présents sur le sol de l’Hexagone, mais qui focalise toutes les critiques et toutes les attaques.
Habitués à mentir sur tout, les porte-voix des courants extrémistes n’épargnent évidemment pas l’Algérie de leurs fake News. C’est une de celles-ci qui vient de faire réagir l’Algérie avec beaucoup de fermeté. Sarah Knafo, eurodéputé du parti d’Éric Zemmour, a prétendu que l’Algérie percevait chaque année 800 millions d’euros de la France au titre de l’aide au développement.
Cette fois, c’est de l’honneur et de la réputation du pays dont il est question. La liste des pays dépendant de l’aide occidentale est connue et l’Algérie n’en fait pas partie.
La question est même très sensible pour le pays, très attaché à sa souveraineté et dont l’un des nouveaux dogmes est précisément le refus catégorique de recourir à l’endettement extérieur, encore moins à la « charité ».
Il est inconcevable de laisser passer de telles contrevérités au moment où l’Algérie ambitionne d’entrer dans le court terme dans le club des pays émergents et de porter son PIB à plus de 400 milliards de dollars.
Cette fake News n’est que la goutte qui fait déborder le vase des gros mensonges proférés avec une légèreté déconcertante de l’autre côté de la Méditerranée sur l’Algérie et ses ressortissants. Il était temps de mettre le holà.
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