Quelque 10.500 « foulards rouges », selon la préfecture de police de Paris, ont bravé la pluie dimanche dans la capitale française pour « défendre la démocratie et les institutions » face aux violences qui ont émaillé les manifestations des « gilets jaunes » ces dernières semaines.
Des drapeaux français et quelques drapeaux européens parsemaient le cortège qui scandait « Oui à la démocratie, non à la révolution » et au sein duquel certains manifestants portaient des T-shirts « J’aime ma république », ou « stop aux violences ».
L’affluence est conforme aux attentes des organisateurs de cette « Marche républicaine des libertés » qui espéraient 10.000 participants « minimum ».
Selon Laurent Soulié, initiateur de la marche, les manifestants répondent à un appel à la « majorité silencieuse qui reste terrée chez elle depuis dix semaines ».
Il fait référence aux manifestations hebdomadaires des « gilets jaunes », chaque samedi, qui protestent contre la politique sociale et fiscale du gouvernement et qui a donné lieu à des violences et des affrontements avec les forces de l’ordre.
Samedi, 4.000 « gilets jaunes » ont manifesté à Paris, contre 7.000 la semaine précédente, et 69.000 dans toute la France, pour leur onzième samedi de mobilisation.
Mais selon le mot d’ordre de l’évènement, le défilé des « foulards rouges » n’est ni une manifestation anti « gilet jaune » ni un soutien au président Emmanuel Macron, mais plus largement une défense de la République.
Nombre des « foulards rouges » prévoyant de participer à la manifestation disent avoir partagé certaines revendications des « gilets jaunes », mais rejeter la violence « contre les institutions ».
Marie-Line, 62 ans, cadre infirmière dans un hôpital public venue de la banlieue sud-est de Paris, assure qu’elle n’était « pas contre l’idée originale (des « gilets jaunes ») de râler un peu » mais veut dire « stop aux violences verbales ou physiques ».
« Je ne veux pas voir mon pays basculer dans la dictature », s »inquiète dans le cortège Christine, 63 ans, une cadre bancaire retraitée venue de Villeparisis, en région parisienne, qui craint la montée des partis extrémistes.
Le cri de « Le fascisme ne passera pas » a par ailleurs été souvent entendu dans la manifestation.
Si la République en Marche, le parti du président Macron, tente de rester discret face à cette initiative, une vingtaine de députés et six sénateurs de la majorité sont venus à la manifestation, à titre individuel.