L’armée israélienne a tué au moins vingt Palestiniens lors d’une attaque aérienne sur Gaza, dans un contexte d’escalade des tensions suite à la décision de la puissance coloniale d’expulser des Palestiniens de leurs demeures situées à Jérusalem-Est, rapportent plusieurs médias dont l’agence Reuters.
Neuf enfants font partie des vingt personnes tuées par le raid aérien israélien. Comme d’habitude, l’armée israélienne dit agir par représailles en affirmant que 150 rockets ont été tirées par des « groupes terroristes » depuis les territoires palestiniens. Ces tirs ont été interceptés par leur système antimissile baptisé « Dôme de fer ».
Mais ce sont les tirs palestiniens qui constituent une réponse à la violente répression des forces d’occupation contre les Palestiniens à Al-Qods. Les soldats israéliens ont même pris d’assaut, à deux reprises lundi et mardi, la mosquée Al Aqsa.
L’attaque aérienne israélienne contre Gaza intervient en effet dans un contexte d’escalade des tensions de la force d’occupation où des dizaines de familles palestiniennes se retrouvent sous le coup d’une campagne d’expulsion de leurs demeures dans le quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est de la part de colons israéliens.
Les manifestations palestiniennes ayant pris place sur l’esplanade des mosquées en protestation contre cette nouvelle poussée coloniale d’Israël a mené à une vague de répression de la police d’occupation israélienne, avec à la clé des centaines de blessés et des attaques à l’intérieur même de l’enceinte de la mosquée d’Al Aqsa.
La vague de répression menée par Israël a suscité une vague de réactions à l’échelle internationale. Soutien historique d’Israël, les Etats-Unis ont appelé à la « désescalade », le secrétaire d’Etat Antony Blinken affirmant que « la violence doit cesser, toutes les parties doivent engager une désescalade, réduire les tensions, prendre des mesures concrètes pour calmer le jeu ».
Malgré la gravité de la situation, le porte-parole du département d’Etat américain Ned Price a refusé de condamner le meurtre de neufs enfants palestiniens lors du raid aérien israélien, soutenant le « droit d’Israël à se défendre ».
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— The National (@TheNationalNews) May 10, 2021
L’Organisation des nations unies (Onu) a pour sa part dénoncé le recours excessif à la force par Israël à l’encontre des Palestiniens. « Nous condamnons toute violence et toute incitation à la violence », a affirmé un porte-parole du Haut-Commissariat aux droits humains, demandant à la police d’occupation de garantir les libertés fondamentales et d’éviter un recours « disproportionné » à la force, soulignant que « cela n’a pas été le cas ces derniers jours ».
Le Royaume-Uni a également appelé à une désescalade des tensions. « Nous avons besoin d’une désescalade immédiate de tous les côtés, et d’arrêter de cibler les populations civiles », a indiqué le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, cité par LaLibre.
Le porte-parole du chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a appelé pour sa part à « cesser immédiatement la flambée de violence significative en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, ainsi qu’à Gaza et dans ses environs ».
Même son de cloche pour la France, qui a mis en garde contre « une escalade de grande ampleur ». « La France appelle l’ensemble des acteurs à faire preuve de la plus grande retenue et à s’abstenir de toute provocation pour permettre un retour au calme dans les plus brefs délais », a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères français, cité par la même source.
L’eurodéputé français Raphael Glucksmann a pour sa part condamné les expulsions menées par Israël à Jérusalem-Est. « La colonisation est un virus qui mine la société qui la subit, mais aussi à terme celle qui l’applique. Dénoncer les expulsions de Sheikh Jarrah et s’indigner des morts de Gaza, ce n’est pas être anti-Israélien. C’est défendre les droits humains et l’avenir des DEUX peuples », a affirmé M. Glucksmann dans une publication sur le réseau social Twitter.