Une dépêche de l’agence Reuters a semé la confusion en début d’après-midi de ce mercredi 27 mars. « Le Front de libération nationale (FLN) au pouvoir en Algérie depuis l’indépendance s’est rallié mercredi à la proposition du chef d’état-major de l’armée de recourir à l’article 102 de la Constitution pour écarter le président Abdelaziz Bouteflika », a rapporté l’agence britannique, reprise par de nombreux médias à l’étranger et même en Algérie.
En fait, l’agence a repris un communiqué des contestataires de l’actuelle direction. Le document portait le cachet du parti mais n’émanait pas de l’instance de coordination provisoire qui gère les affaires du parti depuis la démission du secrétaire général Djamel Ould Abbas en novembre dernier.
Dans leur communiqué, les contestataires qui se présentent comme étant des membres du comité central issus du 10e congrès du FLN écrivent : « Nous annonçons notre soutien à cette initiative comme un début de la légitimité constitutionnelle qui nous permettra de préserver notre pays des dangers qui le guettent ».
« Nous appelons tous les militants et militantes du FLN à valoriser la proposition de Gaïd Salah et à travailler dans le sens qui permettra à l’ensemble des forces vives de société de concrétiser les exigences populaires en matière de sécurité, de stabilité dans le cadre d’un État démocratique et sociale tel qu’énoncé dans la déclaration du premier novembre 54 », ajoutent-ils. Le communiqué comporte le cachet du FLN mais aucun nom n’y figure.
Au moment où était rendu public le communiqué, l’instance dirigeante du FLN n’avait pas encore réagi à la proposition de Gaïd Salah. La position du parti qui compte parmi les plus fervents soutiens de Bouteflika est d’ailleurs très attendue. Son partenaire de l’Alliance présidentielle, le RND de l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, a lui, réagi dès la matinée en soutenant avec force la proposition du chef d’état-major de l’ANP. Le parti a appelé Bouteflika à démissionner.