La journaliste Linda Hamed de la radio nationale francophone a annoncé ce dimanche avoir invoqué sa clause de conscience pour démissionner de son poste de présentatrice du journal, affirmant que la décision a été prise suite à « toutes les pressions subies au quotidien ».
« Vu toutes les pressions que je subis au quotidien, vu la manipulation, vu le traitement de l’information, j’ai déposé ce jeudi ma démission du poste de présentatrice », indique Mme Hamed dans une déclaration à TSA ce dimanche, précisant qu’elle demeure journaliste à la Chaîne 3.
« Ma décision est motivée par notre obligation de ne donner la version que d’un seul camp. L’objectivité a disparu », affirme la journaliste qui ajoute : « Nous n’avons jamais travaillé comme ça. Nous avons toujours été avant-gardistes et nous avons toujours eu une certaine liberté, même avant le 22 février ».
« Mais arriver maintenant à ce qu’ils nous dictent ce qu’on doit dire, ce n’est plus possible », soutient-elle. « On n’a jamais vécu une telle situation. Ça fait trente ans que j’exerce et je n’ai jamais vécu une telle période », insiste Mme Hamed, qui dit s’attendre à des sanctions de la part de sa direction suite à sa décision.
« Il n’y a rien encore, mais je m’y prépare. J’ai des collègues qui ont déjà été touchées par des sanctions, à l’image de Nahla Bekralas, Hafida Hamouche, Meriem Abdou… On est pointé du doigt et taxé de hirakistes alors que l’on ne fait que notre travail », déplore la journaliste.
« Ce n’est pas évident mais c’est une décision que je devais prendre et je n’ai aucun remord. Un peu d’émotion mais pas de remords. Moi qui devais être le porte-voix du peuple, ils m’ont poussée à être tout le contraire. Ils voulaient nous éloigner de notre mission principale qui est le service public », souligne Linda Hamed.
« Je me sens libérée et je me sens légère. J’ai la conscience tranquille », conclut-elle.