TRIBUNE. Il a le regard fier de l’Émir Abdelkader, un regard haut à la mesure de l’Algérie pour laquelle il donnerait sa vie. Cette Algérie qu’il a menée aux sommets de l’Afrique et du monde arabe.
Depuis 3 ans qu’il est l’entraîneur des « Verts » il n’a que le mot patrie à la bouche. Chaque victoire lui est dédiée. Et des victoires, mon Dieu ! il n’y a eu que ça. À la pelle. En veux-tu, en voilà si bien qu’on est devenus des enfants gâtés. C’est le mot : les enfants gâtés de Belmadi.
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Il nous a redonné le goût de ce bonheur disparu avec l’équipe de 82, ressenti partiellement avec celle de 2014 avant de prendre la tangente. Jusqu’à la venue de Belmadi. Quand j’ai appris sa nomination à la tête des « Verts », je m’étais dit que c’était de bon augure car le nom résume souvent le caractère : Belmadi, en langue arabe signifie le fils du tranchant, de l’aiguisé.
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Et Dieu combien il a justifié son nom depuis en faisant d’une équipe moribonde la fierté de tout un peuple qui s’est reconnu en elle et en son entraîneur qui résume à lui seul la quintessence de l’Algérien : toujours debout, toujours vaillant, mettant la patrie au-dessus de tout.
Cet esprit de la gagne, cet esprit de commando, cette ferveur quasi mystique que déploient Belmadi et sa troupe a stupéfié le monde. J’ai lu ici et là, entendu ici et là les spécialistes européens et arabes, tous, je dis bien tous, sont ébahis par cette équipe transcendée, habitée par la nation, en état quasiment de transe.
Pendant 3 ans donc, elle nous a rendus fiers et heureux nous faisant oublier nos drames quotidiens, faisant même passer au second plan cet ennemi redoutable qu’est le covid. Elle a même redonné non pas le bonheur, c’est trop lui demander, mais le goût de la vie, à certains endeuillés. Elle a été notre psychothérapeute, notre consolatrice. Elle nous a fait rêver les yeux ouverts. Rêver que tout est possible. Même l’impossible.
Et la voilà qui patine et la voilà qui chute devant plus petite qu’elle. Chute ? non. Jamais. Elle trébuche, rien de plus. Un rhume, voilà tout. La larme à l’œil, difficilement refoulée de Belmadi en conférence de presse est la même que celle de ce supporter du Sud, de l’Ouest, de l’Est et du Centre, la même aussi que celle de la diaspora aux 4 coins du monde et dont l’équipe nationale est le lien et le cœur battant.
Le jeudi prochain l’équipe nationale aura en face d’elle la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas une grande côte à surmonter pour les champions d’Afrique. Un effort, un but, des buts, et la voilà tout en haut du sommet. Elle en a les moyens techniques et le cœur, surtout le cœur, ce cœur si vaillant quand il s’agit de l’Algérie et si généreux quand il s’agit de lui offrir du bonheur.
J’ai la certitude que bon sang ne saurait mentir et qu’on franchira ce cap. Mais quoi qu’il advienne demain, dans une semaine, dans un mois ou dans une année, il faut garder notre reconnaissance éternelle à Belmadi et sa troupe. Ils font désormais partie de notre histoire, cette histoire que certains héros ont écrite avec leur sang, eux l’ont marquée avec leurs tripes. Kassaman pour les braves.
*Écrivain
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