En annonçant dimanche que Bouteflika sera le candidat du FLN à la présidentielle de 2019, Djamel Ould Abbès a induit en erreur une bonne partie de la presse étrangère, notamment française. De nombreux titres se sont empressés d’interpréter cette déclaration comme une annonce de candidature officielle de Bouteflika pour un cinquième mandat.
« En Algérie, le chef du FLN annonce qu’Abdelaziz Bouteflika sera candidat à sa réélection, en 2019 », écrit Le Monde qui a repris les propos de Djamel Ould Abbes en citant l’APS et l’AFP. Le journal s’est toutefois montré prudent en utilisant le conditionnel en rapportant, dans son article, que Bouteflika « briguerait un cinquième mandat à la tête de l’Algérie ».
L’Express est plus affirmatif : « Le président algérien Bouteflika candidat pour un 5e mandat ». « A 81 ans, Abdelaziz Bouteflika se présente pour la 5e fois à l’élection présidentielle, prévue en avril 2019. C’est ce qu’a annoncé, dimanche soir, le patron du Front de Libération Nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, cité par l’agence de presse d’État APS », écrit le magazine français sur son site internet.
Libération écrit : « Algérie : le président Bouteflika sera candidat en 2019, selon le chef de son parti ». Tout comme Le Point qui a publié dimanche un article reprenant la même dépêche sous le titre : « Algérie : Bouteflika sera à nouveau candidat en 2019 ».
« Malgré la maladie et pour la cinquième fois, Abdelaziz Bouteflika compterait se présenter à l’élection présidentielle prévue en avril prochain », souligne La Croix.
Ce mardi matin, Europe 1 va encore plus loin : « Abdelazziz Bouteflika est candidat à un cinquième mandat présidentiel malgré sa santé déficiente, suite aux séquelles d’un accident vasculaire cérébral. Michaël Darmon nous raconte l’envers du décor. La France surveille les évolutions en Algérie avec beaucoup d’inquiétude ». « La candidature a été annoncée par le secrétaire général du FLN, même si elle n’a pas encore été confirmée, cela ne change pas un fait », ajoute l’éditorialiste de la station.
L’expression d’un vœu mal interprété?
Dimanche, Djmale Ould Abbes a fait une déclaration qui prête à confusion, concernant la candidature du chef de l’État. « Je le dis en tant que secrétaire général du parti, le candidat du FLN, pour l’élection présidentielle de 2019, c’est Abdelaziz Bouteflika », a-t-il affirmé à l’occasion de l’investiture de Mohamed Bouabdallah en tant que nouveau chef du groupe parlementaire à l’APN.
La presse étrangère, notamment française, a vu dans cette déclaration une annonce officielle de la candidature de Bouteflika à un cinquième mandat. Or, il n’en est rien, puisque, le jour même, le secrétaire général du FLN nuancera ses propos et expliquera que sa déclaration n’était que l’expression du souhait des membres de son parti de voir Bouteflika candidat à la présidentielle de 2019.
« On n’a pas encore reçu de réponse (de Bouteflika). On a sollicité le président au nom de 700 000 militants, 120 mouhafedhs, 500 membres du Comité central, 161 députés, 48 sénateurs, au nom de tous les élus, c’est le vœu, le souhait du FLN que le président poursuive sa mission », a expliqué Ould Abbès à des journalistes.