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Pour la presse française, « les amis de Bouteflika vivent leurs dernières heures »

Pour la presse française, “les amis de Bouteflika vivent leurs dernières heures”

Pour la presse française, « le monde regarde l’Algérie » et les amis de Bouteflika « cramponnés » à leurs privilèges « vivent leurs dernières heures ». « Il ne leur suffira pas de remuer les plaies de la décennie noire pour échapper à ce sort ».

Le Figaro (Patrick Saint-Paul)

« Ils brandissent un cadre vide devenu le symbole de leur révolte. Face aux craintes de chaos, de récupération par les islamistes, les Algériens qui défilent dans les rues du pays pour réclamer le départ d’Abdelaziz Bouteflika font mentir les préjugés. Conscients du risque que le pouvoir saisisse le prétexte du désordre pour truquer le jeu, ils font preuve de civisme. Gardant à l’esprit les blessures de leur passé, ils tentent de tirer les leçons des printemps arabes en tenant les islamistes à distance. Ils ont pour armes l’humour et la fantaisie. En Algérie, le peuple s’est levé parce qu’il en a assez de se voir mourir par un effroyable jeu de miroirs, dans l’interminable agonie de son président, reflet de celle d’un régime hérité de la décolonisation (…) »

Midi Libre (Yann Marec)

« Les Algériens ont su être patients depuis l’AVC du Président en 2013. Cette fois, la colère est trop grande pour qu’ils laissent leur destin à un homme malade, en fauteuil roulant. Les images impressionnantes captées dans les grandes villes du pays renvoient le même dégoût : celui d’un homme ou d’une caste accroché au pouvoir et à ses privilèges. L’histoire nous dit que les amis de Bouteflika vivent leurs dernières heures. C’est écrit. Un nouvel horizon se dessine là-bas, et, ici, en France. Ce pays riche aspire à une meilleure redistribution. Tiens ».

Dernières Nouvelles d’Alsace (Didier Rose)

« Le régime joue sur les plaies encore vives de la « décennie noire » et du terrorisme islamiste pour redorer l’image pacificatrice qu’avait alors un Bouteflika prometteur. Las, les faillites publiques ont succédé aux captations de pouvoir, jusqu’à l’absurde et la candidature d’un président hébergé en Suisse dans une chambre d’hôpital. L’exécration du régime pèse au moins autant que la hantise d’un retour à la terreur civile. C’est ce que le cercle Bouteflika a sous-estimé. Et qu’il tente de recontrôler par des incantations alarmistes. Il est tard, sans doute trop tard, pour museler le cortège grossissant des Algériens aiguillonnés par le mutisme d’un absent ».

Journal de la Haute Marne (Patrice Chabanet)

« La succession des manifestations, de plus en plus imposantes, contre Bouteflika fait penser à une autre séquence qui, elle, s’est jouée en Europe. C’était en 1989. Chaque lundi, des centaines, puis des dizaines de milliers de manifestants défilaient dans les rues de Leipzig, pour réclamer la démocratisation de l’ex-RDA. Un combat qui a fini par payer, en faisant imploser la dictature communiste et qui s’est terminée par la réunification de l’Allemagne.

Dans l’Algérie d’aujourd’hui, les défilés suivent aussi un rituel, celui du vendredi. Autre point commun : le mouvement de contestation se veut pacifique, comme il l’était en Allemagne de l’Est. En cela, les opposants au cinquième mandat de Bouteflika se montrent particulièrement avisés : l’absence de violences ôte tout prétexte au pouvoir en place pour se lancer dans une hasardeuse politique de répression. Et, du même coup, le mouvement gagne en popularité (…)

Républicain Lorrain (Michel Klekowicki)

« Plus qu’à la personne d’un président affaibli et diminué, le message s’adresse au système oligarchique en vigueur dans le pays. Le président n’est que la partie visible d’une machine à conserver ses privilèges, savamment huilée par ses principaux bénéficiaires. De cela, les Algériens ne veulent plus : la génération post-indépendance, qui a souffert de la guerre civile de 1991 à 2002, aspire à réparer une nation prisonnière de sa propre histoire »

La Montagne (Florence Chédotal)

« L’Algérie est un piège diplomatique pour la France. Un contentieux mémoriel qui nous interdit de penser sereinement l’espoir que charrie la rue, de l’autre côté de la Méditerranée. Et si l’islamisme politique en embuscade venait éteindre la lumière ? Et si ces sourires trouvaient la violence sur leur chemin ? Si les réflexes de survie du pouvoir se déchaînaient ? Et si, par bonheur, le peuple déliait enfin ses chaînes ? Le monde regarde l’Algérie, c’est l’heure de tous les possibles »

L’Est Républicain (Philippe Marcacci)

« Acte III. Le flot n’en finit plus de grossir. Pour le troisième vendredi d’affilée, la jeunesse d’Alger est descendue en masse dans la rue. Avec, dans la voix, toujours une même colère : « Dégage ». Les étudiants, rejoints par d’autres générations, ont crié leur rage. Ils ne veulent plus de Bouteflika. Ni comme président fantôme qui, depuis son accident vasculaire cérébral il y a plus de cinq ans, n’est plus apparu en public. Et encore moins, pour l’élection présidentielle de la mi-avril, comme candidat fantoche au service d’un clan cramponné à la manne du pouvoir »

République des Pyrénées (Jean-Marcel Bouguereau)

« Si cette contestation se poursuit ainsi jusqu’au 18 avril, date du scrutin, on voit mal comment le clan Bouteflika pourra continuer, planqué derrière sa momie en fauteuil roulant, à confisquer le pouvoir à un peuple aussi uni et déterminé »

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