Société

Pour le ministère du Tourisme, les Berbères sont des “étrangers”

Dans une rubrique de présentation de la gastronomie algérienne sur le site du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, il est affirmé que les Amazighs sont des étrangers pour l’Algérie.

« La cuisine algérienne bénéficie également d’une multitude d’influences étrangères : berbères, turques, espagnoles et françaises », peut-on lire dans le texte publié sur le site officiel du ministère, sous la rubrique « Connaître l’Algérie ».

Le texte, en parlant d’influence étrangère berbère sur la cuisine algérienne, met les Berbères sur le même pied d’égalité avec de vrais étrangers et anciens envahisseurs de l’Algérie tels que les Turcs, les Espagnols ou les Français.

Capture d’écran / Site ministère du Tourisme


Pourtant, l’auteur de la brochure semble bien connaître l’Algérie, puisqu’il développe dans son explication les subtilités de la gastronomie algérienne en parlant de Kemia, de Hmiss, de Tajines et de pâtisseries algériennes « exclusivement faites à base d’amandes, de pistaches, de noix et de noisettes ».

Dans son texte, l’auteur va même jusqu’à parler du couscous comme plat national. Ignore-t-il que ce plat est typiquement amazigh et est commun à toutes les populations appartenant à cette vaste aire géographique historiquement amazighe ?

La publication de tels propos sur le site officiel d’un ministère de l’Algérie, État qui reconnaît Tamazight comme langue nationale et officielle et l’amazighité comme composante fondamentale de l’identité nationale, pousse à poser plusieurs questions.

Ces propos sont-ils le fruit amer d’une initiative personnelle motivée par l’ignorance ou un déni d’identité ou sont-ils le reflet d’une orientation assumée du ministère en question ?

Le texte d’abord repéré par des utilisateurs des réseaux sociaux a rapidement été relayé par les militants de la cause amazighe qui découvriront par la suite que le texte a également été imprimé sous forme de brochure touristique faisant la promotion du tourisme en Algérie.

Au lieu de faire de l’amazighité de l’Algérie, composante qui fait que les Algériens sont d’une culture plusieurs fois millénaire, un argument pour la promotion du tourisme culturel dans le pays, le ministère chargé de promouvoir cette industrie laisse publier sur son site des aberrations qui ne peuvent qu’être néfastes aux Algériens.

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