Le Pentagone s’est officiellement lancé dans la course hypersonique en chargeant le groupe de défense américain Lockheed Martin de développer le premier missile américain capable de voler à une vitesse cinq fois supérieure à celle du son.
Le Pentagone a annoncé mercredi soir qu’il accordait à Lockheed Martin un contrat d’un montant pouvant aller jusqu’à 928 millions de dollars sur une durée indéterminée pour la conception, le développement, les tests d’un missile air-sol hypersonique.
Le nouveau patron de la recherche et du développement au Pentagone, Michael Griffin, a souligné mardi que les missiles hypersoniques étaient désormais la priorité numéro un de la Défense américaine.
« A mon avis, l’avancée la plus significative de nos adversaires a été le développement par la Chine de ce qui est aujourd’hui un système très avancé de frappes conventionnelles d’un rayon d’action de plusieurs milliers de kilomètres », a-t-il déclaré au cours d’une audition au Congrès.
Avec les capacités actuelles des Etats-Unis, « on ne verra pas ces trucs nous arriver dessus », a prévenu M. Griffin, qui est un ancien ingénieur de la NASA. Une fois que les systèmes antimissiles américains les auront décelés, « nous aurons très peu de temps pour répondre ».
Pékin vient d’annoncer que ses scientifiques étaient en train de construire une soufflerie surpuissante destinée à la conception d’avions et de missiles pouvant voler à plus de 12.000 km/h, soit 10 fois la vitesse du son.
Par ailleurs, le président russe Vladimir Poutine a vanté début mars ses nouvelles armes « invincibles », parmi lesquelles de nouveaux missiles de croisière hypersoniques.
Peu après, la Russie a annoncé avoir procédé avec succès au tir d’essai de son nouveau missile hypersonique « Kinjal » (« Poignard »), affirmant qu’il « n’existe pas d’équivalent au missile +Kinjal+ dans le monde ».
« Le développement des armes hypersoniques de la Chine nous a dépassé », reconnaissait récemment devant le Congrès l’amiral Harry Harris, chef du commandement militaire américain pour le Pacifique (Pacom). « Nous sommes à la traîne »