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Pour Trump, Washington perd beaucoup d’argent dans la défense de l’Arabie saoudite

La lune de miel entre Ryad et Washington depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche va-t-elle s’arrêter brutalement ? Le président américain a estimé jeudi que l’Arabie saoudite, allié de longue date de Washington, ne traitait pas les États-Unis de manière équitable, soulignant que ces derniers perdaient “des sommes d’argent considérables” à défendre le royaume.

« Pour parler franchement, l’Arabie saoudite ne nous a pas traités de manière équitable, parce que nous perdons énormément d’argent dans la défense de l’Arabie saoudite“, a-t-il déclaré lors d’une interview accordée à l’agence Reuters.

Les critiques adressées par Donald Trump à l’égard de Ryad, principal exportateur de pétrole, font écho à des propos tenus en avril 2016 lors d’un déplacement dans le Wisconsin pendant sa campagne présidentielle.

Il avait alors estimé que l’Arabie saoudite ne payait pas assez pour bénéficier du parapluie de sécurité américain, et que les États-Unis étaient désavantagés. Mais depuis son élection, Donald Trump avait nettement infléchi sa position.

Donald Trump a par ailleurs confirmé ce jeudi à Reuters que son administration discutait d’une possible tournée en Arabie saoudite et en Israël au cours de la deuxième quinzaine de mai, après son séjour en Europe.

Position commune sur l’Iran 

Le vice-prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Bin Salman a quant à lui été reçu par Donald Trump en mars. Cet entretien à la Maison Blanche a été présenté par l’entourage du prince comme marquant un “tournant historique” dans les relations entre Ryad et Washington.

La nouvelle ligne de l’administration Trump très critique à l’égard de l’Iran, grand rival du royaume wahhabite, diffère nettement de la précédente, et enchante Ryad.

Pour rappel, Ryad avait pris ses distances envers l’administration de Barack Obama, notamment lors de la conclusion en juillet 2015 de l’accord sur le nucléaire iranien, perçu comme contraire au maintien de l’alliance traditionnelle avec l’Arabie saoudite.

En janvier dernier, le nouveau président américain avait interdit l’accès aux États-Unis, pendant trois mois, aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen). Le nouveau locataire la Maison Blanche avait toutefois épargné les pétromonarchies où il fait des affaires, dont l’Arabie saoudite.

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