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Pourquoi la présidentielle ne pourra pas avoir lieu le 4 juillet

Pourquoi la présidentielle ne pourra pas avoir lieu le 4 juillet

Le pouvoir donne l’impression d’être décidé à aller vers l’élection présidentielle du 4 juillet, seule solution à ses yeux à même de permettre une sortie de crise dans le cadre constitutionnel. Les dernières déclarations d’officiels le confirment.

Le chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, a appelé dimanche 6 mai à un dialogue qui devrait porter sur la préparation de l’échéance électorale, précisant qu’il faudra faire en sorte de la tenir à sa date initiale. Avant lui, le chef d’état-major de l’ANP avait insisté dans chacune de ses allocutions sur la nécessité de respecter les dispositions de la Constitution et d’organiser le scrutin présidentiel dans les délais, même si dans son dernier discours prononcé le 30 avril en Cinquième région militaire il avait juste émis le souhait que l’élection se tienne « le plus tôt possible », sans préciser de date.

Ce samedi, le quotidien El Moudjahid se fendait d’un éditorial au ton menaçant. « À l’heure actuelle, figure aussi, dans l’agenda du gouvernement (…) la quête de mettre hors d’état de nuire tous ceux et toutes celles qui entravent l’aboutissement du processus légal, passant nécessairement par la tenue d’une présidentielle », met en garde le journal gouvernemental.

Parallèlement, le gouvernement passe d’une étape à une autre dans le processus de préparation du scrutin, comme si de rien n’était. Après la révision des listes électorales (16-23 avril), le retrait des formulaires de parrainage puis le dépôt des dossiers de candidature dont la date limite est fixée au 19 de ce mois. Les chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur indiquent que 68 candidats à la candidature ont retiré les formulaires au 7 mai. Une détermination et un optimisme vite démentis par la réalité du terrain.

D’abord le pouvoir risque de ne pas trouver de candidats pour « son » élection. Dans la première liste de 24 postulants rendue publique jeudi 18 avril, aucune personnalité connue ne figurait, pas même Ali Ghediri qui était le premier à annoncer sa candidature à l’élection du 4 juillet. Sans doute que la dernière liste aussi, aucun poids lourds ne figurera puisque la quasi-totalité des partis politique, y compris certains membres de l’ex-Alliance présidentielle –mis à part le FLN qui n’a encore rien décidé-, ainsi que les personnalités indépendantes, ont fait part de leur intention de boycotter le scrutin pour rester en phase avec le mouvement populaire.

A une semaine de l’expiration du délai de dépôt des candidatures au Conseil constitutionnel, le 19 mai, aucun candidat sérieux ne s’est affiché et aucun n’a annoncé la collecte du nombre de signatures exigées. Dans les communes, les médias et les réseaux sociaux n’ont pas fait état d’un seul candidat qui a entamé l’opération. Il est clair que ce n’est pas en une semaine qu’ils collecteront les 60 000 parrainages exigés par la loi électorale. A moins que le plan retenu comprenne une grosse surprise du FLN à la dernière minute, on se dirige sans doute vers la clôture du délai sans qu’il y ait de candidatures.

L’autre embûche à laquelle devra faire face cette élection pas comme les autres, c’est la détermination de beaucoup d’élus et de magistrats d’organiser ou de superviser le scrutin. Dans beaucoup de communes, la révision des listes électorales n’a pas été effectuée, sur décision des présidents d’APC. Samedi 13 avril, des juges regroupés dans le Club des magistrats, nouvellement créé, avaient décidé de ne pas superviser l’élection.

Mais l’obstacle le plus insurmontable reste le rejet du scrutin par la population, attachée à la revendication d’une vraie transition avant d’aller vers les urnes. Vendredi dernier, en débit du jeûne et de la chaleur, les Algériens sont encore sortis en masse pour la douzième fois de suite dire non au plan du pouvoir, donc à l’élection du 4 juillet. Il devient chaque jour un peu plus évident pour tout le monde, sauf pour le pouvoir, que le scrutin ne peut avoir lieu à la date prévue.


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