Dans son dernier rapport sur l’année 2023, la Banque d’Algérie (BA) a indiqué que l’amélioration de l’économie nationale a permis de dégager « une marge pour une appréciation du dinar algérien ».

La Banque d’Algérie note, dans le rapport, que les performances de l’économie algérienne « restent globalement appréciables en 2023, notamment en termes d’exportations et de revenus de l’État ».

En 2023, l’Algérie a réalisé un excédent de 6,34 milliards de dollars de la balance des paiements (contre 18,46 milliards en 2022) alors que la balance commerciale a affiché un surplus de 12,7 milliards de dollars contre 26,9 milliards en 2022.

Et ce, malgré la persistance des tensions géopolitiques et des perturbations sur le marché des hydrocarbures. Concernant la valeur du dinar algérien, il a été révélé qu’il a été dépréciée et réappréciée à maintes reprises durant l’exercice 2023, en fonction des conjonctures économiques.

L’amélioration de l’économie a laissé une marge « pour une appréciation du dinar algérien »

Le rapport souligne que, pour atténuer les effets de l’inflation qui a augmenté après la crise sanitaire, l’Algérie a décidé de réapprécier la valeur de la monnaie nationale, ce qui a permis, entre autres, de ralentir la hausse des prix.

De manière globale, la Banque d’Algérie a indiqué que l’amélioration des fondamentaux de l’économie nationale en 2023 a « permis de dégager une marge pour une appréciation du dinar algérien ».

« S’agissant du taux de change du dinar algérien, les excédents du compte courant extérieur et l’amélioration relative du solde global du Trésor en 2022 et en 2023, traduisent une amélioration des fondamentaux économiques, et par conséquent, une sous-évaluation du taux de change effectif réel du dinar par rapport à son niveau d’équilibre de moyen terme », explique la Banque d’Algérie.

Ainsi, la Banque d’Algérie a apprécié le taux de change du dinar par rapport aux monnaies des pays partenaires commerciaux, en 2022 et en 2023, ce qui a fortement « atténué l’effet de l’inflation importée ».

L’inflation importée concerne notamment les valeurs des biens importés de l’étranger, dont les prix ont connu des flambées ces dernières années.

Ainsi, le dinar algérien s’est apprécié face au dollar américain et au yuan chinois, respectivement et en moyenne annuelle « de 4,5 % et de 10,2 % en 2023, contre des dépréciations respectives de 4,9 % et de 1 % en 2022 », précise le rapport.

La Banque d’Algérie a maintenu son taux directeur « inchangé à 3 % »

L’évolution des taux de change moyens annuels du dinar traduit une appréciation, en 2023, de 1,9 %, face à l’euro, de 12,2 % face au yen japonais et de 4,1 % face à la livre sterling, après des appréciations, en 2022, de 6,8 %, de 13,1 % et de 5,7 %, respectivement.

En outre, l’institution financière en charge de la politique monétaire nationale a décidé de maintenir son taux directeur « inchangé à 3 % », l’un des taux les plus bas de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.

La Banque d’Algérie a décidé de maintenir la même politique monétaire par rapport au fait de la nature de l’inflation qui a sévi ces deux dernières années qui « était essentiellement importée » et non d’origine monétaire.

Cette inflation, se traduisant par la hausse des prix à la consommation sur le marché national, a enregistré au cours de l’année écoulée « une forte décélération, se situant à 7,18 %, contre 9,45 % à fin 2022 », selon toujours la Banque d’Algérie.