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Pourquoi les médicaments manquent dans votre pharmacie ?

Pourquoi les médicaments manquent dans votre pharmacie ?

La direction de la pharmacie au ministère de la Santé n’a toujours pas délivré les 200 programmes provisionnels d’importation de médicaments. Résultats : de nombreux médicaments sont indisponibles ou difficilement trouvables dans les pharmacies.

Le conseil de l’ordre national des pharmaciens a reconnu ce jeudi 14 juin l’importance du problème des ruptures d’approvisionnement de ces produits. Selon Lotfi Benbahmed, président du Conseil national, les causes de ce dysfonctionnement sont multiples. Elles sont liées au retard que connaissent les programmes d’importation.

Mais l’insuffisance des quantités importées ou produites localement pourrait être aussi à l’origine de ces ruptures récurrentes, de l’avis du Dr. Benbahmed. Pour lui, « limiter quantitativement l’importation des médicaments, avec des producteurs qui ne peuvent pas satisfaire la demande du marché, pour certains produits fait que les pharmaciens se sont retrouvés avec des produits en surstock et des ruptures pour d’autres ».

Pourtant, au premier trimestre, les importations de médicaments ont fortement augmenté. Cette augmentation s’explique par « la reconstitution des stocks de médicaments. Il faut savoir qu’à la fin de 2017, nous étions dans une situation où beaucoup d’unités étaient à zéro stock», explique le Dr Benbahmed.

Certains médicaments auraient besoin par ailleurs d’une révision de nomenclature. Cette révision « suppose, néanmoins, un engagement à la production » d’où la difficulté de pallier ce phénomène, selon l’orateur. Autant de paramètres qui font que l’approvisionnement en médicaments souffre régulièrement de perturbations. « C’est une situation assez paradoxale dans le sens où il y a eu des réunions au niveau du ministère de la santé dans le cadre de la concertation. Les propositions qui ont été faites, pour sortir de cette pénurie, ont retenu le consentement des différents partenaires y compris le ministère de la Santé », a souligné M. Benbahmed, s’étonnant de la réaction du département de Hasbellaoui qui insiste sur la nécessité de protéger la production nationale.

« Cette protection devrait être progressive. Il faut que les produits soient d’abord disponibles et qu’ils répondent aux besoins des populations pour être protégés progressivement », a-t-il plaidé. La réglementation existante permettrait, pourtant, de régler ce problème de manière automatique si elle venait à être appliquée, à en croire le président du Conseil national. « Les laboratoires disposent de 90 jours de stock, selon la réglementation en vigueur. Ces trois mois de sécurité n’existent pas. D’où cette pénurie », a-t-il argué.

Pour mettre fin à cette situation qui pèse lourdement sur la santé des Algériens, des propositions en été formulées par le Conseil de l’ordre des pharmaciens au ministère de la Santé. Parmi les mesures évoquées, se trouve la mise en place d’une cellule de veille dont disposerait le ministère de la santé. « Cette cellule devrait obliger les laboratoires à déclarer leurs stocks de médicaments 90 jours à l’avance. Cette période devrait permettre à la régulation de réagir et anticiper toute rupture », a précisé Dr BenBahmed, ajoutant que le problème de moyens se pose avec insistance en termes de régulation.

« Il faut qu’on donne beaucoup de moyens à la direction de pharmacie et à l’agence de médicalement qui a besoin de ressources humaines et de moyens financiers. Elles ont besoins de disposer également d’un système informatique qui permet, en temps réel, de connaitre les stocks dans notre pays», a-t-il conclu.

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