Les jours d’Ahmed Ouyahia seraient comptés à la tête de son parti. Fortement contesté par les militants et convoqué par la justice, le secrétaire général du RND envisagerait de quitter son poste bientôt.
« Il est question qu’Ouyahia présente sa démission, ce mardi 30 avril, à l’occasion de la réunion du bureau national du parti à Alger. Déjà six ou sept membres de ce bureau l’ont lâché, certains ont démissionné. Ceux qui l’appuient sont des fonctionnaires qu’il a lui-même nommés », affirme Belkacem Mellah, membre fondateur du RND et coordinateur de l’Instance provisoire de préparation du Congrès extraordinaire du parti.
Ce samedi 27 avril, des centaines de militants, élus et cadres du parti, dont Seddik Chiheb, ex-porte-parole, se sont regroupés devant le siège du RND, à Ben Aknoun, pour exiger, une nouvelle fois, le départ « immédiat » et « sans conditions » d’Ahmed Ouyahia.
« Ouyahia, le temps est venu de demander des comptes », était écrit sur une banderole. « Ce samedi, le rassemblement était plus important que la semaine écoulée (samedi 20 avril). Des militants et des cadres sont venus des 48 wilayas pour dire à Ouyahia qu’il faut qu’il parte. C’est fini pour lui. Ouyahia a échoué sur le plan politique comme il a failli dans la gestion des affaires de l’Etat pendant vingt-cinq ans. Il ne peut pas continuer à diriger le RND. Aujourd’hui, il n’a même pas osé sortir du siège du parti », souligne Belkacem Mellah.
« Le congrès extraordinaire se tiendra avec ou sans Ouyahia »
Dans ce contexte, une procédure est lancée pour organiser le congrès extraordinaire du parti afin d’élire un nouveau secrétaire général. « Nous allons dès la semaine prochaine installer les coordinations au niveau des wilayas pour organiser le congrès extraordinaire et demander ensuite l’autorisation au ministère de l’Intérieur. Le congrès se tiendra avec ou sans Ouyahia, certains de ses collaborateurs se sont rapprochés de nous pour aller ensemble aux assises. Nous allons informer les représentants des wilayas sur cette question », a annoncé Belkacem Mellah.
Kacem Kebir, membre fondateur en rupture de ban depuis quinze ans, est revenu avec son groupe soutenir la contestation anti-Ouyahia. En 2004, Kacem Kebir avec d’autres militants, comme Tahar Benbaïbèche, Aissa Nouassri, Said Bendakir et Noureddine Bahbouh, avaient dénoncé le choix d’Ouyahia de soutenir la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un second mandat.
L’ancien parlementaire Amara Hitta, en guerre avec Ouyahia depuis quinze ans aussi (il a été emprisonné à Khenchela en 2004 pour « troubles à l’ordre public »), est également revenu appuyer le mouvement de contestation, suivie de Nouria Hafsi, secrétaire générale de l’Union nationale des femmes algériennes (UNFA).