Société

Pr Bouzid : « Nous avons reçu 25 doses du vaccin anti-Covid »

Une semaine après son lancement, la campagne de vaccination anti-Covid en Algérie concentre les critiques des spécialistes. Le Pr Kamel Bouzid, chef du service oncologie du CPMC d’Alger, juge « insignifiant » le nombre de doses distribuées.

Comment qualifiez-vous le début de la campagne vaccinale contre la Covid-19 en Algérie ?  

Pr Bouzid : Au lieu de tirer les leçons des erreurs des Français par exemple, on a reproduit les mêmes erreurs. Au CPMC, on a commencé la vaccination mercredi 3 février avec 5 premiers médecins vaccinés et cinq autres jeudi 4.

Mais les priorités ce ne sont pas que les médecins, encore moins que les professeurs (le Pr Bouzid a reçu l’injection jeudi, ndlr), mais tout le personnel soignant. Il y a un gros problème d’approvisionnement (en doses du vaccin) qui va se poser.

Combien de doses avez-vous reçues au CPMC ?   

Nous en avons reçu 25 doses. C’est insignifiant. Il y a 1.500 employés. Le CHU Mustapha (plus grand hôpital d’Algérie, ndlr) a reçu  700 doses alors qu’ils sont 5.000 à y travailler. Et je parle que des hôpitaux que je connais ! Théoriquement, le personnel soignant est prioritaire. Et je ne parle même pas des autres personnes prioritaires (personnes âgées, personnes âgées et atteintes de comorbidités, etc.).

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La campagne de vaccination a duré 4 jours et s’est arrêtée…

Oui, parce qu’il n’y a pas de doses. (La campagne vaccinale) est gérée de manière bureaucratique. Or, ce n’est pas de cette façon qu’on gère. De plus, il y a un déficit flagrant en communication et en matière de sensibilisation.

Pour le reste des personnels soignants, ils vont se dire pourquoi certains ont été vaccinés et pas nous ! Or, les citoyens qui assistent à cette débâcle, ils vont faire encore moins confiance. Si on voulait rater la vaccination, on est bien partis. Facteur aggravant : il y a plusieurs sons de cloche, (c’est) une cacophonie.

Tout le monde parle du vaccin, ils sont tous devenus des experts. Il doit y avoir une seule personne qui serait désignée par le président de la République qui doit parler, tous les autres doivent se taire, ils ne sont pas compétents. Quand il y a plusieurs sons de cloche, plus personne n’y croit.

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