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Premier jour de grève des magistrats : ce qu’il faut retenir

Premier jour de grève des magistrats : ce qu’il faut retenir

Fait inédit, les magistrats sont entrés en grève illimité depuis ce dimanche 27 octobre, à l’appel de leur syndicat, le SNM. Ils dénoncent le dernier mouvement opéré dans le corps de la magistrature et demande plus d’indépendance à l’égard du pouvoir exécutif.

Le mouvement de grève a donné lieu à un bras de fer, également inédit, entre les magistrats et le ministre de la Justice. Retour sur la première journée.

Un taux de suivi de 96%

Dès les premières heures de la matinée, les informations en provenance des tribunaux confirment une tendance lourde : malgré les menaces à peine voilées du ministère de la Justice qui a déclaré le mouvement illégal, la grève est massivement suivie. À Alger, le tribunal de Sidi M’Hamed, le plus important du pays, est paralysé. Toutes les affaires sont renvoyées.

En milieu de matinée, le SNM annonce un taux de suivi de 96%. Le chiffre n’a pas été démenti par le ministère de la Justice. Devant plusieurs tribunaux, les magistrats observent des rassemblements pour réaffirmer leurs revendications.

Le CSM contredit le ministère

Dans un communiqué rendu public en milieu de journée, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) apporte son soutien aux magistrats en grève et prononce le gel du mouvement dans le corps des magistrats à l’élaboration duquel, a-t-il assuré, il n’avait pas été associé par le ministère de la Justice.

Dans un communiqué, le CSM dit apporter son « soutien à la teneur du communiqué du Syndicat national des magistrats concernant les revendications socioprofessionnelles ». « Nous informons l’ensemble des magistrats que le bureau permanent du Conseil supérieur de la magistrature n’a pas pu exercer pleinement des prérogatives légales dans l’élaboration du mouvement annuel annoncé en date du 24 octobre 2019 et que son rôle s’est limité à prendre connaissance de la liste finale élaborée préalablement par le ministère de la Justice », ajoute le CSM.

Hier, pourtant, le ministère de la Justice affirmait le contraire dans son communiqué : le Conseil supérieur de la magistrature a été consulté lors de plusieurs réunions tenues avant l’annonce du mouvement. Ce dernier a été validé à l’unanimité par les membres du Conseil, ajoute le communiqué.

Le ministère répond au CSM

Le ministère de la Justice a réagi avec célérité au communiqué « attribué » au Conseil supérieur de la magistrature. Dans un communiqué rendu public en fin d’après-midi, le département de Belkacem Zeghmati a estimé que le communiqué du CSM, rendu public en milieu de journée, est « illégal et illégitime », le considérant de ce fait comme « nul est non avenu ».

Le ministère appelle à la sagesse

Dans un second communiqué, le ministère de la Justice appelle les magistrats à « la sagesse » et à « la lucidité » et au sens des responsabilités en cette « période sensible » que traverse le pays.

Le département de Belkacem Zeghmati a réitéré son appel aux magistrats qui s’estiment lésés par le dernier mouvement dans le corps de la justice, de présenter des recours au Conseil national de la magistrature (CNM) qui se réunira durant la troisième semaine de novembre, selon un communiqué publié ce dimanche en fin de journée.

« Le CNM a toutes les prérogatives pour trancher », assure le ministère de la Justice.

Le Club des magistrats demande le départ de Zeghmati

Le Club des magistrats (CM) a demandé ce dimanche en fin de journée le départ du ministre de la Justice Belkacem Zeghmati en raison « des fortes pressions » que subissent les magistrats.

« L’intérêt général de l’appareil judiciaire et l’indépendance du pouvoir judiciaire exigent le départ de l’actuel ministre, et la non-ingérence du secrétaire général et de l’inspecteur général du ministère dans le mouvements des magistrats à l’avenir », a déclaré à TSA Saadeddine Marzoug, porte-parole du CM, en cours de constitution.

M. Marzoug révèle que les magistrats subissent de « fortes pressions ces dernières semaines ».

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