Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a entamé jeudi une tournée à l’étranger incluant des pays arabes, sa première depuis l’affaire au retentissement mondial du journaliste saoudien Jamal Khashoggi tué le 2 octobre au consulat de son pays à Istanbul.
Le cabinet royal, dans un communiqué diffusé par l’agence officielle Spa, a annoncé le départ du prince héritier pour cette tournée effectuée sur “instruction” de son père, le roi Salmane.
Le communiqué ne précise pas quels pays il va visiter mais la chaîne de télévision satellitaire à capitaux saoudiens Al-Arabiya a affirmé que les Emirats arabes unis, principal allié de Ryad dans la guerre au Yémen, serait la première étape de sa tournée.
Le roi est “soucieux, ajoute le texte, de renforcer les relations du royaume aux niveaux régional et international” et de continuer “la coopération et les contacts avec les pays frères dans l’ensemble des domaines”, a ajouté le texte.
En Turquie, le porte-parole de la présidence a indiqué jeudi que le président Recep Tayyip Erdogan et le prince héritier saoudien pourraient se rencontrer la semaine prochaine en marge du sommet du G20 en Argentine.
Ce serait la première rencontre entre les deux hommes depuis le meurtre le 2 octobre de Jamal Khashoggi, un critique des autorités.
Ce meurtre a terni l’image du royaume, notamment du prince héritier, accusé par la presse et des responsables turcs anonymes d’avoir donné l’ordre de tuer Khashoggi.
Si M. Erdogan n’a jamais ouvertement mis en cause le prince héritier, il a affirmé que l’ordre de tuer le journaliste émanait des “plus hauts niveaux” de l’Etat saoudien, tout en écartant la responsabilité du père du prince héritier, le roi Salmane.
Et selon des médias américains, la CIA n’a plus de doutes sur la responsabilité de Mohammed ben Salmane dans le meurtre de Jamal Khashoggi.
Mais le président Donald Trump a cependant assuré mardi que l’agence américaine de renseignement extérieur n’avait “rien trouvé d’absolument certain”, et réaffirmé son soutien aux dirigeants du royaume.
L’affaire Khashoggi a aussi poussé des pays occidentaux, dont l’allié américain, à imposer des sanctions à plusieurs suspects saoudiens.
Le procureur général saoudien a pour l’heure inculpé 11 personnes et requis la peine de mort contre cinq d’entre elles, mais a totalement dédouané le prince héritier qui tient les principaux leviers du pouvoir dans la monarchie pétrolière.
Après avoir dans un premier temps nié la disparition de Khashoggi, Ryad a fini par reconnaître sous la pression internationale qu’il avait été tué dans l’enceinte de sa représentation à Istanbul lors d’une opération “non autorisée”.