Les investissements des pays dans l’eau et pour son assainissement sont insuffisants et ne permettent pas d’atteindre les objectifs de développement durable, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié mercredi 12 avril.
« Aujourd’hui, près de 2 milliards de personnes utilisent une source d’eau potable contaminée par des matières fécales, ce qui les expose au risque de contracter le choléra, la dysenterie, la typhoïde et la poliomyélite », indique dans le communiqué Dr Maria Neira, directeur du Département santé publique, déterminants sociaux et environnementaux de la santé de l’OMS.
« On estime que l’eau de boisson contaminée est à l’origine de plus de 500.000 décès par diarrhée chaque année et représente un facteur majeur dans la propagation de plusieurs maladies tropicales négligées », poursuit-elle.
Dans ce domaine, les pays africains ne fournissent pas tous les mêmes efforts, note Fiona Gore, du département Eau, Assainissement et Hygiène à l’OMS, citée par la radio RFI. L’Angola, le Botswana et l’Algérie figurent ainsi parmi les bons élèves. « Beaucoup d’avancées peuvent être faites sur les dix, quinze prochaines années, afin de permettre d’apporter de l’eau saine, fiable, et prévenir des maladies », avance Fiona Gore.
Par ailleurs, l’aide publique au développement est distribuée inéquitablement, indique le rapport : bien que 85% de la population sans accès à des installations sanitaires améliorées vit en Asie centrale et du sud, en Asie de l’est et du sud-est, et en Afrique subsaharienne, une proportion importante de cette aide va à des pays où les besoins sont moins pressants : la Jordanie, l’Irak et la Tunisie récupèrent 11% de l’aide officielle globale, et l’Ukraine a reçu une aide de 900 millions de dollars, soit plus de la moitié de l’aide fournie à l’Afrique subsaharienne en 2015.