Le Front des forces socialistes (FFS) a tranché ce vendredi 24 mai sur sa participation à la prochaine élection présidentielle prévue le 7 septembre prochain en Algérie.
Après l’UCP de Zoubida Assoul, des sept partis dont l’ANR qui ont désigné Abdelkader Sahli comme candidat, du PT de Louia Hanoune, du Mouvement El Bina d’Abdelkader Bengrina qui a décidé de miser sur le président sortant Abdelmadjid Tebboune même si ce dernier n’a pas encore dévoilé ses intentions, c’est au tour du plus vieux parti d’opposition en Algérie de prendre sa décision.
Réuni ce vendredi 24 mai en session extraordinaire, le Conseil national du FFS a opté à l’« unanimité » pour la participation à la présidentielle du 7 septembre 2024.
Selon nos sources, le candidat du parti sera désigné lors d’un congrès extraordinaire qui aura lieu dans les prochains jours.
Même si rien ne filtre pour l’heure sur le profil des potentiels candidats, tout porte à croire que le FFS va jeter son dévolu sur son premier secrétaire, Youcef Aouchiche, pour briguer la magistrature suprême.
Le FFS décidé de participer à la présidentielle du 7 septembre 2024
En décidant ainsi de participer à la prochaine échéance présidentielle, le FFS vient sans doute de rompre avec une tradition de boycott qui aura duré deux décennies.
La seule fois, en effet, où ce parti avait participé à l’élection présidentielle, c’était en 1999. Son candidat, le président du parti alors, le défunt Hocine Ait Ahmed, s’était retiré de la compétition, en compagnie de cinq autres candidats, à la veille du scrutin en raison de soupçons de fraude au profit du candidat du pouvoir, le défunt Abdelaziz Bouteflika.
Pour la présidentielle en Algérie de 2024, il s’agit pour le FFS, au regard du contexte politique, d’une participation stratégique. D’une part, la campagne électorale lui permettra une meilleure visibilité pour défendre ses principes et son projet politique.
Présidentielle en Algérie : les implications de la participation du FFS
Et d’autre part, briser l’isolement politique qui menace la Kabylie, un de ses fiefs historiques, objet de toutes les surenchères politiques et qui s’était singularisée en 2019 par un boycott inédit et pesant de la présidentielle. Avec la participation du FFS, c’est aussi la garantie que cette région participe aussi à cette élection.
Enfin, il s’agit, selon toute vraisemblance d’un repositionnement en perspective d’une reconfiguration de la scène politique dont les contours viennent de se dessiner à la faveur de la récente tenue mardi entre le président Abdelmadjid Tebboune et les partis politiques représentées dans les assemblées élues.
La participation du FFS à ce scrutin présidentiel de septembre prochain n’est pas une surprise.
Dès l’annonce de la présidentielle anticipée, le FFS avait indiqué qu’il «pèsera de son poids dans la prochaine présidentielle et qu’il était déterminé à faire de cette échéance une opportunité pour un vaste débat ».
« Nous restons convaincus que le rétablissement de la vie politique, syndicale, associative et sociale est une condition pour renforcer le lien de confiance entre le peuple et les institutions de la République », avait assuré récemment lors d’un meeting à Tizi-Ouzou, Youcef Aouchiche.
Pour le FFS, une « distinction fondamentale doit être opérée entre pouvoir et État. » « C’est cette distinction qui continue à guider nos actions et dicter nos positions aujourd’hui (…) », avait-il souytenu, comme pour répondre par anticipation à ceux qui pourraient soupçonner le parti d’avoir passé un deal avec les autorités ou qui pourraient critiquer l’option de la participation.