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Présidentielle algérienne : chronique d’une campagne électorale qui entame sa dernière ligne droite

Présidentielle algérienne : chronique d’une campagne électorale qui entame sa dernière ligne droite

Présidentielle Par Anton Sokolov / Adobe Stock
Présidentielle

L’élection présidentielle algérienne du 7 septembre entame sa dernière ligne droite. Les trois candidats, Abdelmadjid Tebboune, président sortant, Abdelali Hassani Chérif et Youcef Aouchiche, et leurs représentants n’ont plus que quatre jours, jusqu’au 3 septembre, pour convaincre les électeurs. Les deux premières semaines de la campagne ont été, comme attendu, très calmes, sans faits saillants majeurs.

En attendant les rencontres annoncées pour cette troisième semaine à Alger, il n’y a pas eu de meetings populaires très imposants. Seul Abdelmadjid Tebboune a pu réunir, selon un décompte fait par sa direction de campagne, 17 000 personnes à l’intérieur et à l’extérieur de la salle omnisports d’Oran, dimanche 25 août. Côté sécurité et organisation, pas d’incident non plus qui mérite d’être signalé. 

Les candidats ont évité les attaques réciproques

Que ce soit dans les meetings sur le terrain ou les interventions dans les médias, les trois prétendants à la magistrature suprême ont évité les attaques réciproques, ad hominem ou même sur les programmes. 

Abdelmadjid Tebboune, président sortant, Abdelali Hassani Chérif et Youcef Aouchiche sont allés à la rencontre des citoyens aux quatre coins du pays, jusqu’en extrême-sud, pour inciter à la participation, expliquer leurs programmes et rien d’autre. 

La thématique de la campagne est, sans surprise encore, dominée par les questions économiques et sociales, du pouvoir d’achat au logement, en passant par le chômage, la relance économique, le développement de certaines filières, comme l’agriculture, et le désenclavement des zones reculées. 

Les promesses de Tebboune

Si les trois candidats ont tous mis en tête de leurs priorités la création d’emplois, la lutte contre l’inflation, la réalisation de nouveaux logements et la relance de l’économie, Abdelmadjid Tebboune s’est distingué des deux autres par des engagements chiffrés et des échéances précises.

« Pour la première fois de l’histoire des élections, en Algérie et ailleurs, il n’y a pas de fausses promesses, mais des engagements écrits dont les citoyens peuvent vérifier l’exécution », a-t-il déclaré jeudi 29 août à Djanet. « Quand je m’engage, j’exécute. L’homme se tient par la langue », a-t-il soutenu quatre jours plus tôt à Oran. 

Parmi ses promesses phares faites à Constantine, Oran et Djanet, l’augmentation de l’allocation chômage à 20 000 dinars en 2025, la réalisation de 2 millions de logements et la création de 450 000 emplois pendant le deuxième mandat qu’il sollicite ou encore ne plus importer « un seul kilogramme de blé dur » à partir de 2026. Tebboune a aussi réitéré que le PIB de l’Algérie atteindra 400 milliards de dollars en 2027. 

Présidentielle algérienne : ce qui distingue la campagne en cours des précédentes  

Rare surenchère de la campagne en cours, Abdelali Hassani Chérif s’est engagé à porter le PIB à 450 milliards de dollars pour un revenu de 10 000 dollars par habitant. 

Contrairement à tous les scrutins présidentiels passés, les questions politiques et idéologiques ont été très peu présentes pendant les deux premières semaines de la campagne de cette présidentielle 2024.

En lieu et place, certains dossiers chauds de l’actualité internationale, la situation à Gaza, en Palestine, évidemment, ainsi que la question sahraouie. Des déclarations sur la Palestine faites à Constantine par le président sortant, qui a exprimé la disponibilité de l’Algérie à installer trois hôpitaux de campagne à Gaza si les frontières de ce territoire étaient ouvertes, ont fait l’objet d’une manipulation, engendrant une forte polémique sur les réseaux sociaux et les médias à l’étranger. 

La direction de campagne du président-candidat a aussi dû réagir avec promptitude pour tuer dans l’œuf une polémique qui commençait à prendre sur les réseaux sociaux lorsqu’un jeune a été filmé en train de se prosterner devant une affiche électorale de Abdelmadjid Tebboune à Alger.

« Le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune ne peut pas accepter ce genre de comportement qu’il a toujours combattu et rejeté, même s’il émane de ses partisans », a écrit la direction de campagne dans une déclaration mise en ligne mardi 27 août. 

Les flagorneries, fortement présentes par le passé, sont en effet moins visibles pendant cette campagne. 

Autre changement notable, les personnalités en dehors de la sphère politique ne se sont pas affichés aux côtés de l’un des candidats, à de rares exceptions, comme la championne olympique Imène Khelif qui est venue au meeting d’Oran exprimer à Abdelmadjid Tebboune sa reconnaissance pour le soutien qu’il lui avait apporté pendant la campagne mondiale qui l’a visée aux derniers JO. 

Enfin, comme s’il fallait un grain de sel à la platitude de la campagne, Abdelkader Bengrina, soutien de Tebboune, a apporté le sien à plusieurs reprises par des déclarations tonitruantes dont il a le secret. Comme lorsque, dans un meeting au sud du pays, il a assumé que « la flagornerie est une filière de la foi ».  

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