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Présidentielle : Ali Benflis, seul face aux « lièvres » ?

Présidentielle : Ali Benflis, seul face aux « lièvres » ?

Une autre note vient s’ajouter à la partition de ceux qui refusent de prendre part au prochain scrutin présidentiel prévu le 12 décembre prochain.

Après Ahmed Benbitour, l’ex ministre Mohamed Said, président du PLJ, Ali Fawzi Rebaine, président d’AHD54, habitué pourtant à la participation, c’est au tour du diplomate, Abdelaziz Rahabi d’annoncer qu’il n’a pas l’intention de se porter candidat.

« Je voudrais informer que je ne suis pas candidat aux prochaines élections présidentielles, remercier et exprimer ma gratitude à ceux qui m’ont demandé de le faire ainsi qu’à ceux qui militent pour une solution politique globale et consensuelle à l’impasse politique que connait notre pays. », écrit Abdelaziz Rahabi sur son compte Facebook.

« Gloire éternelle à nos martyrs morts pour la liberté et la justice », ajoute-t-il. L’ex-ministre, figure respectée et diplomate chevronné, parmi les chevilles ouvrières de la rencontre de Mazafran et récemment encore de la conférence du Forum pour les forces du changement, ne fournit pas les raisons de ce refus.

Mais tout le monde aura compris qu’il ne peut, même s’il aurait nourri des ambitions, postuler dans les conditions actuelles d’autant qu’il a réitéré, il y a quelques jours, la nécessité de créer un climat de confiance à travers des mesures d’apaisement.

Non seulement aucune mesure parmi celles réclamées dans le document qui a couronné la réunion du 6 juillet dernier, dont il a été porte-parole, n’a été concrétisée, mais que depuis la scène politique nationale a été marquée par de nombreuses arrestations, parmi lesquelles figurent des animateurs politiques à l’image de Karim Tabbou (libéré hier) et Samir Benlarbi (maintenu en détention), mais également par des pressions accrues sur les médias.

C’est d’ailleurs, par certains égards, la raison évoquée par Mohamed Said ou encore Fawzi Rebaine pour justifier leur refus de s’engager dans la bataille.

«Le 28 août dernier, [après une rencontre avec le panel de dialogue de Karim Younes], j’ai cité 3 mesures préalables (…). Un mois après, peut-on déceler des signes indiquant que le pouvoir est disposé à réagir positivement aux initiatives appelant à privilégier l’option de la solution consensuelle qui allie solution politique et respect de la Constitution ? Hélas, la réponse est NON», déplore Mohamed Said.

Cette cascade de défections, au-delà qu’elle traduit l’absence de confiance dans le processus engagé par les autorités, suggère que les garanties fournies par le pouvoir peinent à convaincre beaucoup de monde parmi les potentiels candidats.

Aussi, la persistance de la contestation populaire, avec le retour en force du hirak, fait planer de sérieux doutes sur la tenue du scrutin. Du coup, cette situation devrait mettre Ali Benflis, qui ne dissimule pas son désir de postuler à la magistrature suprême et dont le parti devrait, sauf surprise, valider la candidature ce jeudi lors de son comité central, dans une situation délicate.

Déjà qu’il aura fort à faire face aux citoyens dont certains ont entamé une contre-campagne contre lui sur les réseaux sociaux, Ali Benflis qui a déjà perdu le soutien de la mouvance démocratique et d’une bonne partie de la société civile, pourrait être réduit, si d’aventure le scrutin est maintenu, à postuler en compagnie de ce qui est communément appelé les « lièvres », d’illustres inconnus, sans envergure.

Autre aspect qui pourrait concourir à un surcroît de discrédit de l’élection. A moins qu’une personnalité inattendue fasse son entrée en scène et chamboule tous les calculs.

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