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Présidentielle américaine : Joe Biden se retire et contrarie les plans de Donald Trump

Ce n’est pas tout à fait un coup de théâtre tant la décision paraissait comme la plus raisonnable depuis plusieurs semaines.

Le président américain Joe Biden a annoncé ce dimanche 21 juillet le retrait de sa candidature à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de novembre prochain. Sa remplaçante devrait être la vice-présidente Kamala Harris.

Le retrait survient à un mois de la convention démocrate qui devrait investir officiellement le candidat du parti à la présidentielle. 

C’est un évènement majeur aux États-Unis, un pays non habitué aux circonvolutions politiques de dernière minute, grâce à un système politique et électoral huilé depuis près de deux siècles et demi.

“Bien que mon intention était de briguer ma réélection, je pense qu’il est dans l’intérêt de mon parti et de mon pays que je renonce et me focalise seulement sur l’accomplissement de mes devoirs pour le reste de mon mandat”, a écrit Joe Biden sur X ce dimanche 21 juillet à 18h46 GMT. 

Le président américain, 81 ans et visiblement démuni et qui suscite des interrogations sur sa santé mentale , a subi une énorme pression ces dernières semaines pour jeter l’éponge à cause des incohérences qu’il multiplie lors de ses sorties publiques, confondant notamment les noms des chefs d’État étrangers et de certains responsables américains. 

La pression est allée crescendo depuis le premier débat avec le candidat républicain Donald Trump, le 27 juin. 

Joe Biden a maintenu sa candidature contre l’évidence, déclarant que seul un problème médical pourrait le convaincre de se retirer. 

Ce “problème médical” est survenu très vite. Le 17 juillet, la Maison Blanche a annoncé que le président est atteint de Covid-19.

 L’annonce a coïncidé avec la multiplication des appels de nombreux ténors du parti démocrate notamment Barak Obama au retrait de Biden de la course, estimant que son maintien ouvrirait un boulevard vers la Maison Blanche pour Donald Trump.

États-Unis : Joe Biden se retire de la course à la présidence et appelle à “s’unir pour battre Trump” 

Le feuilleton des interrogations sur l’état de santé physique et des facultés mentales du locataire du bureau ovale, et sur ses intentions quant à son retrait ou pas, a pris fin brusquement ce dimanche. 

Mais une autre grosse interrogations est née de ce retrait : qui sera le candidat du parti démocrate pour l’élection de novembre prochain ? 

Joe Biden a apporté un début de réponse. Immédiatement après l’annonce de son retrait, il a apporté son soutien à sa colistière et vice-présidente Kamala Harris. 

“Je souhaite offrir mon plein soutien et mon approbation à Kamala pour qu’elle soit la candidate de notre parti cette année. Démocrates, il est temps de s’unir et de battre Trump”, a-t-il écrit dans un autre tweet. 

Kamala Harris n’est pas pour autant assurée d’être la candidate démocrate. C’est la convention du parti, prévue dans un mois, qui le décidera.  

La réaction la plus attendue est évidemment celle de Donald Trump, qui a vu ses chances de l’emporter augmenter après la tentative d’assassinat qui l’a ciblé samedi 13 juillet. 

Trump a jugé sur son réseau social Truth Social que “Joe Biden le corrompu n’était pas apte à se présenter à la présidence, et il n’est certainement pas apte à servir, et ne l’a jamais été”, estimant par ailleurs dans une déclaration à CNN que Kamala Harris serait “plus facile à battre”.

Ce qui est loin d’être une certitude. Pour les observateurs, les chances du parti démocrate de faire barrage à Donald Trump étaient très faibles avec Joe Biden comme candidat.

Les ténors du parti ont d’ailleurs immédiatement salué la décision du président sortant. 

Joe Biden,  le président qui rappelle Bouteflika 

“Sa décision n’a évidemment pas été facile à prendre, mais il a, une fois de plus, fait passer son pays, son parti et notre avenir en premier”, a déclaré Chuck Schumer, chef démocrate de la majorité sénatoriale.  

L’épisode du retrait de Joe Biden de la course à la présidentielle rappelle aux Algériens l’insistance du défunt du président Abdelaziz Bouteflika a se maintenir au pouvoir et à briguer un cinquième mandat en 2019 alors qu’il était très démuni physiquement et mentalement.

 Il aurait fallu la mobilisation des Algériens pendant plus d’un mois dans des manifestations populaires inédites et pacifiques pour lobliger à quitter le pouvoir.

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