Politique

Présidentielle : début de campagne difficile pour Ali Benflis

Depuis hier soir, la photo d’Isshak est très partagée sur les réseaux. Le jeune doctorant en physique à l’université de Tlemcen a été condamné lundi soir par le tribunal de la ville à 18 mois de prison ferme en compagnie de trois autres personnes. Quatre autres personnes ont été condamnées à deux mois de prison avec sursis dans le cadre de la même affaire.

Ces personnes étaient poursuivies pour avoir pris part à une manifestation hostile à Ali Benflis. Ils ont été condamnés pour “incitation à attroupement et entrave de la mission de l’instance indépendante des élections”, selon le CNLD. Le candidat était dimanche à Tlemcen où il a animé son premier meeting électoral dans une ambiance tendue. Mais, selon ses proches et ses amis, Isshak n’avait pas pris part à la manifestation. Il se trouvait dans un café à proximité du lieu du rassemblent anti-Benflis, affirment-ils. Ali Benflis, qui revendique régulièrement sa proximité avec le Hirak, aurait sans doute préféré ne pas être associé à une telle condamnation.

La campagne électorale, qui a commencé dimanche, ne démarre pas de la meilleure des manières pour les cinq candidats à l’élection présidentielle du 12 décembre. Les meetings et rencontres de plusieurs d’entre eux ont été chahutés par des jeunes opposés à la tenue du scrutin.

Ali Benflis est particulièrement ciblé. Au deuxième jour de la campagne, Benflis était à Souk Ahras et Guelma, à l’Est du pays. Dans cette dernière ville, une marée humaine s’est rassemblée devant la maison de la culture, scandant les slogans habituels du hirak, comme le montrent des vidéos partagées sur les réseaux sociaux.

À El Oued, où il s’est rendu ce mardi 19 novembre, troisième jour de la campagne, Ali Benflis a vu des opposants à l’élection faire irruption dans la salle qui abritait son meeting. On les voit sur une vidéo exprimer leur rejet du scrutin, tandis que le candidat tentait de les calmer.

Ali Benflis avait un avant-goût des difficultés qu’il allait rencontrer le jour-même où son dossier avait été accepté par l’Autorité électorale, samedi 2 novembre. Ce jour-là, il avait été conspué à sa sortie d’un restaurant de Baba Hassan, à Alger.

D’autres candidats ont vu leur activité chahutée en ce début de campagne électorale, à l’image de Abdelkader Bengrina qui a dû écourter sa descente à la Grande Poste d’Alger, haut lieu du hirak populaire, dimanche 17 novembre. Tous les meetings, rencontres et sorties qui ont eu lieu jusque-là se sont déroulés sous une forte protection policière.

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