Des personnalités nationales dont Abdelaziz Rahabi et Ahmed Taleb Ibrahimi vont lancer demain mardi un appel au calme et à l’apaisement à deux jours de la présidentielle du 12 décembre, a-t-on appris de sources proches des initiateurs. L’appel est destiné aussi bien aux tenants du pouvoir qu’au hirak.
Les signataires regrettent l’absence de réponse de la part du pouvoir à toutes les sollicitations de l’opposition pour ouvrir un dialogue sérieux pour trouver une solution à la crise politique qui frappe le pays depuis le 22 février. Ils déplorent la répression et l’incarcération des détenus d’opinion et les atteintes à la liberté d’expression. Ils dénoncent aussi les déclarations irresponsables de hauts responsables de l’État, sans citer de noms.
Les signataires de l’appel, qui s’inquiètent de la radicalisation des positions dans les deux camps, s’adressent au hirak pour lui demander de garder le caractère pacifique du mouvement populaire et de ne pas empêcher ceux qui veulent voter de le faire.
Le 15 octobre, plusieurs personnalités politiques dont Rahabi et Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdenour, Ahmed Benbitour et Ahmed Benmohamed, avaient lancé un appel implicite au report du scrutin du 12 décembre, estimant qu’ « il n’est pas possible d’envisager de véritables élections dans ces conditions ».
« S’aventurer dans une élection présidentielle suivant ce qui a été annoncé et à la date fixée, sans un consensus national préalable incluant toutes les parties, c’est faire un saut dans l’inconnu, attiser la colère de la rue et aggraver la crise de légitimité du pouvoir, ce qui ouvrirait les portes devant les ingérences et les injonctions étrangères, inacceptables dans tous les cas et sous quelque forme que ce soit », avaient-elles écrit.
Leur initiative a été rejetée par le pouvoir, qui a maintenu la présidentielle du 12 décembre.