À deux semaines de la convocation du corps électoral le 8 juin pour la présidentielle anticipée algérienne 7 septembre prochain, un parti politique a désigné le président sortant Abdelmadjid sortant comme son candidat.
L’indice est peut-être révélateur : le Conseil consultatif du Mouvement El Bina d’Abdelkader Bengrina a choisi ce vendredi Abdelmadjid Tebboune à briguer un second mandat. C’est la première fois qu’un parti politique appelle ouvertement Abdelmadjid Tebboune à briguer un second mandat alors que le président sortant n’a pas encore dévoilé ses intentions.
Présidentielles en Algérie : Bengrina parie sur Tebboune
Dans un discours prononcé à l’occasion de la tenue d’un conseil consultatif extraordinaire de ce parti islamiste, Abdelkader Bengrina a désigné ouvertement Abdelmadjid Tebboune comme le candidat sur lequel sa formation va parier à l’occasion de la présidentielle anticipée que l’Algérie va organiser le 7 septembre prochain.
« Après un examen approfondi des conclusions des consultations engagées par le parti avec les militants, l’élite, les acteurs politiques, sociaux et de la société civile et compte tenu du poids des responsabilités dont il est capable, le mouvement a décidé de candidater Abdelmadjid Tebboune », a annoncé Abdelkader Bengrina.
« Il sera le cheval sur lequel on va parier avec tous ceux qui partagent la même approche », a-t-il précisé.
Future coalition présidentielle ?
Cette décision de l’ex-candidat à l’élection présidentielle de 2019 intervient au lendemain de la naissance de la « coalition des partis de la majorité pour l’Algérie » (CPMA) qui regroupe le FLN, le RND, le mouvement El Bina et le Front El Mostaqbel.
Tenue au siège du FLN, la première réunion de ce qui ressemble à une nouvelle « alliance présidentielle » a décidé de mettre sur pied une commission chargée d’ « évaluer le bilan de la période passée » et de « préparer une conférence nationale sur les exigences des défis de l’heure ».
« Malgré la volonté politique pour la concrétisation des projets du renouveau, malgré les efforts déployés pour la réalisation de ses bases fondamentales et structurelles, il est de notre devoir de viser de les parachever dans l’entraide, la coopération et la coalition dans le cadre du projet de l’Algérie nouvelle consacrée dans le préambule de la Constitution et appelé par le hirak béni », a assuré Bengrina, comme pour justifier son choix.
Bengrina explique son choix
La prochaine échéance électorale « n’autorise pas l’aventure et le cheval sur lequel le mouvement parie est capable d’assumer de grandes responsabilité », souligne encore Bengrina en égrenant certaines œuvres de l’actuel président dont « l’intégration des jeunes dans la gestion » et son souci à la fin de son mandat de « passer le flambeau de façon souple entre l’ancienne génération et celle de l’indépendance ».
En complément de cette décision, le mouvement El Bina promet de « multiplier les efforts avec ses partenaires pour jeter les bases d’une « ceinture » nationale formée d’une coalition de partis « sans exclusif », la famille révolutionnaire, les différentes catégories sociales, l’élite et les « influenceurs » pour constituer une « base politique aux futures institutions ».
Abdelkader Bengrina convoiterait, selon certaines sources, le poste de directeur de campagne dans le cas d’une candidature du président Tebboune pour un second mandat.
Trois candidats en lice, le FFS dit oui
Procédé inédit dans les annales politiques algériens, c’est la première fois qu’un parti désigne un candidat non issu de ses structures et contre lequel il avait désigné son propre candidat en 2019.
Trois chefs de partis ont déclaré jusqu’à présent leurs candidatures à la présidentielle du 7 septembre. Il s’agit de Zoubida Assoul, Belkacem Sahli et Louisa Hanoune. Le FFS a pris la décision ce vendredi de participer à l’élection présidentielle.
Le plus vieux parti d’opposition en Algérie devrait désigner son candidat lors d’un congrès extraordinaire qui sera organisé dans les prochains jours.