Ils seront finalement trois candidats à briguer la magistrature suprême lors de l’élection présidentielle algérienne du 7 septembre. Sur les 16 postulants à la candidature, trois seulement ont vu leurs dossiers validés par l’autorité nationale indépendante des élections (ANIE) jeudi 25 juillet.
Il s’agit du Président sortant, Abdelmadjid Tebboune, de Youcef Aouchiche, Premier secrétaire du FFS et d’Abdelali Hassani Chérif, Président du MSP.
Selon Mohamed Charfi, président de l’Anie, le représentant du MSP a déposé 87.586 signatures d’électeurs, réparties sur 50 wilayas, dont 79.782 ont été validées et 2.021 signatures d’élus dont 1.986 ont été validées.
De son côté, le FFS a déposé 1.257 parrainages d’élus répartis sur 31 wilayas, soit le double du nombre exigé par la Loi.
Présidentielle en Algérie : un nationaliste, un islamiste et un démocrate
Quant au Président sortant, sans étiquette partisane, il a déposé 482.533 formulaires de signatures individuelles des électeurs, répartis à travers toutes les wilayas du pays et à l’étranger, dont 416.320 formulaires ont été acceptés, tandis que 66.213 formulaires ont été rejetés.
Par ailleurs, 18.600 signatures d’élus ont été déposées par le même candidat dont 18 095 formulaires ayant été acceptés, alors que 188 formulaires ont été annulés.
Pour les postulants dont les dossiers ont été rejetés, Mohamed Charfi qui s’exprimait lors d’une conférence de presse jeudi 25 juillet à Alger, a expliqué qu’ils n’ont pas réussi à satisfaire aux conditions exigées par la Loi électorale, à savoir la collecte de 600 signatures d’élus repartis à travers au moins 29 wilayas ou 50.000 signatures d’électeurs recueillies à travers, au moins, 29 wilayas, avec un minimum de 1200 signatures par wilaya.
Toutefois, ces postulants, en vertu de la Loi électorale, peuvent déposer un recours auprès de la Cour constitutionnelle, laquelle validera la liste définitive des candidats dans un délai ne dépassant pas sept jours à compter de la notification de l’ANIE à ces postulants.
Une première lecture permet de relever que ces trois candidats ont bénéficié particulièrement des appareils politiques qui ont porté leurs candidatures.
Des partis qui disposent de nombreux élus dans les assemblées. Une situation qui a permis par exemple au candidat du FFS dont le parti compte plus de 900 élus de passer sans encombre le critère des signatures.
Mais contrairement à Youcef Aouchiche, Abdelali Hassani Chérif et Abdelmadjid Tebboune ont joint à leurs dossiers des signatures d’électeurs, histoire sans doute de montrer leur popularité auprès de la population.
Pris comme échantillon, ces parrainages peuvent suggérer que le Président sortant dispose d’une marge plus importante que ses concurrents.
En tout état de cause, à travers ces trois candidatures dont les dossiers ont été validés par l’ANIE, c’est l’essentiel des courants politiques qui traversent la société qui seront représentés lors de la prochaine élection présidentielle : Abdelmadjid Tebboune, 79 ans, représentant le courant nationaliste, Youcef Aouchiche, 41 ans, le courant démocrate et Abdelali Hassani, 63 ans, le courant islamiste.
Soutenu par le FLN, le RND, le mouvement El Bina et El Mostaqbel, sans compter certaines organisations satellites proches du pouvoir, Abdelmadjid Tebboune va croiser le fer avec un jeune représentant le plus vieux parti d’opposition du pays et un vieux militant du courant islamiste, sans charisme, mais qui compte capter les voix éparses de cette mouvance.
Reconfiguration de la scène politique ?
Ces représentants des trois courants préfigurent peut-être de la reconfiguration de la scène politique dans un proche avenir, à la faveur de la nouvelle loi sur les partis en voie d’élaboration, avec un assainissement de la scène politique, marquée aujourd’hui par une pléthore de partis sans ancrage populaire, selon les observateurs.
Reste que c’est la première fois depuis l’instauration du pluralisme que trois candidats seulement sont retenus pour l’élection présidentielle. Et contrairement aux précédents scrutins, aucune femme ne figure dans la compétition.
Louisa Hanoune qui s’était présentée à la présidentielle de 2004, de 2009 et de 2014 a dû se retirer récemment invoquant des « entraves » et des « contraintes » dans la collecte des signatures, tandis que Zoubida Assoul, présidente de l’UCP et Said Neghza, leurs dossiers de candidature n’ont pas été retenus par l’Anie.