C’est le jour-même de la convocation du corps électoral pour la présidentielle du 7 septembre prochain en Algérie que le parti Jil Jadid a rendu publique sa position vis-à-vis de ce scrutin.
Le parti de Soufiane Djilali a diffusé ce samedi 8 juin les conclusions de son conseil national réuni vendredi 7 juin. La position arrêtée est pour le moins mitigée. Elle s’apparente à un "ni boycott ni participation".
Pour Jil Jadid, un deuxième mandat du président Abdelmadjid Tebboune "s’impose de fait« , en l’absence de »conditions politiques réunies pour une compétition valide« , regrettant notamment »qu’aucun débat sérieux sur l’avenir du pays n’a été tenu".
Alors que le chef de l’État, qui a convoqué ce samedi 8 juin le corps électoral pour la présidentielle anticipée du 7 septembre et conformément à la Constitution, ne s’est pas encore prononcé sur sa candidature ou pas, Jil Jadid semble certain que le président sortant se représentera et gagnera.
Ce qu’il reste à connaître, selon le communiqué du parti, ce sont "les engagements politiques du second mandat« . En attendant, »nous sommes en droit d’espérer la mise en œuvre d’une vision réformatrice profonde".
Le parti espère que les réformes surviennent au cours du deuxième mandat, estimant que "l’Algérie doit absolument se préparer à des changements majeurs tant dans son personnel que dans ses pratiques politiques".
Il trouve "anormal« qu’aucun »parti politique du Hirak ni nouvelles figures politiques n’aient pu émerger« , alors que »la classe dirigeante du pays est en fin de carrière".
Au contraire, les soutiens du 5e mandat de l’ancien président de la République "se maintiennent encore aux commandes", fustige Jil Jadid.
Présidentielle : Jil Jadid ne présentera pas de candidat, appelle les citoyens à voter
Le deuxième mandat de Tebboune devra être celui d’un "véritable débat sur le bilan de l’Algérie indépendante« et »les réformes à introduire à la lumière d’un projet de société objectif et cohérent", plaide Jil Jadid.
Il faudra, selon ce parti, considérer « l’organisation de la sécurité nationale, le fonctionnement des institutions, la participation de la classe politique à la gouvernance, les critères d’une refonte des partis, les missions et les droits des médias, le rôle de la société civile, l’intégrité de la justice et le système économique ».
C’est à la lumière de cette analyse, que Jil Jadid a arrêté sa position vis-à-vis de la présidentielle du 7 septembre : il appelle "les citoyens à participer à la vie nationale« et les élections présidentielles devront être »une première étape pour faire revivre l’esprit citoyen en votant, chacun selon sa conscience et son choix".
L’opposition divisée
Et puisque "le terme de cette première étape semble fixé à l’avance« , Jil Jadid appelle les militants et les citoyens à songer dès maintenant aux prochaines échéances, en s’impliquant et en s’organisant »en vue de se préparer pour les élections législatives et locales qui devront suivre les futures présidentielles".
Dans cette optique, le conseil national de Jil Jadid recommande la mise en place "dans les meilleurs délais« , de la commission électorale pour accueillir les candidatures aux élections locales et législatives et à »prendre l’ensemble des dispositions pour être en mesure d’affronter ces importantes échéances".
Après l’UCP de Zoubida Assoul, le PT de Louisa Hanoune, le FFS qui a désigné son candidat vendredi en la personne de Youcef Aouchiche, le MSP et en attendant le RCD, c’est au tour de Jil Jadid de prendre position sur la présidentielle du 7 septembre prochain. En Algérie, l’opposition se présente en rang dispersés à ce scrutin.