Une autre note vient s’ajouter à la partition appelant Abdelmadjid Tebboune à briguer un second mandat présidentiel à la tête de l’Algérie.
Après le mouvement El Bina et le RND, c’est au tour du FLN, parti majoritaire au Parlement nationale d’appeler le président sortant à « poursuivre le processus de réformes et de développement ».
« Fidèle à ses principes et avec conviction, le FLN exhorte le président de la République à briguer un second mandat pour parachever le processus de réformes et de développement », note l’ex-parti unique dans la résolution qui a sanctionné les travaux de son comité central tenu ce week-end à Ain Benian, sur la côte ouest d’Alger.
Même s’il ne s’agit que d’une invitation, formule d’usage des partis pro-pouvoir, le FLN ne caresse pas moins l’espoir que Abdelmadjid Tebboune réponde à son appel.
Le Comité central du FLN formule le voeu que « le Président de la République répondra à cet appel renforcé avec honnêteté et loyauté envers l’Algérie, et soutenu par la confiance de millions d’Algériens et d’Algériennes, qui espèrent réaliser leurs aspirations légitimes à un État fort, sûr, prospère et développé », ajoute le texte.
Ce soutien, du reste prévisible, a été formulé dès l’ouverture des travaux du Comité central par Abdelkrim Benmbarek, le secrétaire général du FLN qui été élu à la tête de l’ancien parti unique en novembre 2023.
« Notre soutien à Abdelmadjid Tebboune dépasse le sens d’allégeance (…) Il est de notre devoir de défendre les réalisations du président. Notre choix s’impose de lui-même au regard de son bilan que nul ne peut ignorer », avait-il justifié en vantant que son parti est la « première force nationale ».
En exhortant ouvertement le chef de l’Etat à renouveler son bail à la tête de l’Etat, le FLN, bien qu’en net recul si l’on se fie à ses résultats obtenus lors des législatives de 2021, laisse peu de doutes quant à une potentielle candidature de Abdelmadjid Tebboune à un second mandat.
On voit mal, en effet, le FLN, appareil d’Etat depuis l’indépendance, s’engager dans une option à l’issue improbable. « Parti du pouvoir », selon l’expression du défunt Abdelhamid Mehri, le FLN, malgré les crises successives qui l’ont secoué, demeure une force politique assez présente dans les institutions de l’Etat et dispose de puissants relais parmi les notabilités, les zaouias et les féodalités locales.
Cela sans compter les organisations, bien qu’à l’influence réduite dans la société, qui lui sont inféodées à l’image de l’organisation des moudjahidines et l’organisation des enfants de chouhadas.
À ce titre et compte tenu de la singularité du fonctionnement institutionnel en Algérie, il reste un baromètre des grandes orientations politiques du régime.
Jusque-là, hormis ses discours-bilans, ses projections concernant certaines réformes et le soutien exprimé ouvertement par le sénat en mai dernier, perçus par les observateurs comme de sérieux indices, rien n’indiquait formellement que Abdelmadjid Tebboune allait briguer un second mandat.
Présidentielle en Algérie : le FLN appelle à son tour Tebboune à se représenter
Lorsqu’en décembre dernier, il a été invité par certains députés à briguer un deuxième mandat à l’occasion de son discours devant les deux chambres parlementaires réunies, Abdelmadjid Tebboune avait seulement concédé : «Que Dieu nous prête la santé nécessaire ».
Mais depuis le récent appel de Abdelkader Bengrina, président du mouvement El Bina, visiblement au parfum, appuyé ce week-end par le FLN, l’option de la candidature de Abdelmadjid Tebboune ne fait plus mystère pour les partis qui multiplient les appels pour qu’il se porte candidat aux présidentielles du 7 septembre prochain.
D’ailleurs, ces appels n’ont été ni contestés, ni désavoués par l’entourage et les proches du président de la République. Reste maintenant à savoir quand et dans quel format, Abdelmadjid Tebboune annoncera sa candidature.
Il s’agit aussi de savoir comment il s’accommodera de ces soutiens, jugés encombrants il y a encore quelques années dans la foulée du mouvement populaire et dont il s’était passé dès son accession à la magistrature suprême en 2019 leur préférant la « société civile ». D’autant que ni le FLN, ni le RND, ni Abdelkader Bengrina n’avaient soutenu sa candidature en 2019.
Mais, comme la politique est l’art du possible, tout porte à croire qu’un consensus au sommet de l’Etat se soit dégagé autour de sa candidature.