L’Algérie refait surface dans les débats de la pré-campagne à l’élection présidentielle en France dans un contexte de fortes tensions politiques entre les deux pays.
Lors du premier débat de Les Républicains (LR, droite) qui a réuni les concurrents à l’investiture de ce parti, lundi 8 novembre, Xavier Bertrand, a évoqué la crise avec l’Algérie qui a éclaté début octobre, après les révélations des propos tenus par le président Emmanuel Macron jeudi 30 septembre sur le système algérien et la colonisation.
En réaction, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris et décidé de fermer son espace aérien aux avions militaires français opérant au Mali.
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« Les dirigeants algériens ne nous respectent pas, ne nous respectent plus. Ils nous empêchent de survoler leur espace aérien alors que nos avions en ont besoin pour se rendre au Sahel. Si les dirigeants algériens persistent, j’entends revenir sur les accords bilatéraux de 1968 », a affirmé Xavier Bertrand, potentiel candidat de LR à la présidentielle de 2022. Il est le candidat LR le mieux placé dans les sondages.
Xavier Bertrand contre la repentance
La convention franco-algérienne de 1968 offre de nombreux avantages aux Algériens qui souhaitent s’établir en France et obtenir un titre de séjour. Xavier Bertrand a également exclu toute repentance de la France pour ses crimes commis en Algérie durant la colonisation entre 1830 et 1962.
« Il est vrai qu’il y avait ces propos lors de la dernière campagne présidentielle de M. Macron qui avait osé parler de crimes contre l’humanité. Cette phrase est insupportable », a poursuivi cet homme politique de droite et ancien ministre sous Nicolas Sarkozy.
Xavier Bertrand fait référence aux tenus en 2017 à Alger par l’actuel président français en sa qualité de candidat à la présidence. « Je ne serais pas un président de la République adepte de la repentance, je le dis très clairement», a ajouté ce prétendant à l’Elysée.
Dans un entretien au magazine allemand Der Spiegel publié vendredi 5 novembre, le président Abdelmadjid Tebboune a dit que la décision de l’Algérie de fermer son espace aérien aux avions français était définitive.
« Si les Français veulent aller au Mali ou au Niger, désormais ils devront voler 9 heures au lieu de 4 », a affirmé Abdelmadjid Tebboune. « Toutefois, nous sommes disposés à faire une exception pour secourir les blessés », a-t-il précisé.
L’Algérie avait autorisé en 2013 le survol de son territoire par les avions militaires français opérant au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane, mais cette autorisation a été retirée en riposte aux proposdu président Macron sur le système algérien et la colonisation.