Kaïs Saïed et Nabil Karoui, deux candidats outsiders « anti-système » sont arrivés en tête du premier tour de l’élection présidentielle tunisienne, selon les sondages. Les résultats, également revendiqués par les deux candidats, ne sont pas encore officiellement confirmés.
Kaïs Saïed est un candidat indépendant sans parti politique. Nabil Karoui est un magnat des médias – Il possède notamment la chaîne de télévision Nessma -, actuellement en détention provisoire pour évasion fiscale.
« Un verdict qu’on n’attendait pas », s’est exclamé le quotidien La Presse. « La gifle », a titré Le Temps dans son éditorial, tandis que le journal arabophone Echourouk a parlé d’un « tremblement de terre politique » et le Maghreb d’un « tsunami ».
Ce résultat, s’il venait à être confirmé, constitue un véritable camouflet pour les partis système, particulièrement la formation islamiste Ennahda. Le parti, dont le candidat Abdefattah Mourou serait arrivé troisième selon les sondages, a appelé à la prudence et laissé entendre que ses propres chiffres différaient des sondages publiés.
Dans une première réaction dimanche dans la nuit, le Premier ministre Youssef Chahed, qui s’annonce comme l’un des grands perdants du scrutin, s’est inquiété de la faible participation, « mauvaise pour la transition démocratique ».