« La fiction électorale que vient de vivre et de subir notre pays, mis sous tension permanente par le pouvoir qui rejette toute forme de réforme du système politique, ne participe pas à la stabilisation du pays, bien au contraire elle s’inscrit dans le prolongement direct d’un cinquième mandat avorté massivement par les Algériennes et les Algériens.
L’absence d’engagement pour un accord politique global et consensuel et de mesures d’apaisement et de confiance auxquelles beaucoup d’entre nous ont appelé dès le 22 février, renseigne sur la volonté réelle du commandement de l’armée qui, comme lors des échéances précédentes, a démontré qu’il n’était pas un acteur dans la promotion de la démocratie mais un partisan de poids dans le maintien d’un statu quo à hauts risques pour le pays. Il a été servi en cela par le dernier gouvernement corrompu et liberticide de Bouteflika et les bénéficiaires de la rente politico-financière dédouanés par cette parodie de justice spectacle, politiquement instrumentalisée pour donner un semblant de légitimité à un scrutin en déficit de crédibilité.
Les tenants du pouvoir mettent en place les conditions de »l’ingouvrnabilité » de l’Algérie, ils doivent à ce titre assumer la pleine responsabilité de cette opération programmée de confiscation de la révolte populaire et de ses revendications pacifiques et démocratiques. L’Algérie risque de connaitre des moments difficiles, c’est pour cette raison que la raison et les intérêts supérieurs doivent prévaloir, car l’unité de la Nation ne peut se construire que sur les valeurs de liberté de justice et de solidarité ».