Au plus fort d’un été des plus chauds politiquement, avec une focalisation accrue sur le 5ème mandat pour Bouteflika, l’ANP s’est vue dans l’obligation d’intervenir, à nouveau, dans le débat public pour renouveler son détachement de la chose politique.

Elle emboite ainsi le pas au chef d’état-major, le général Gaid Salah, qui a déjà récusé, dans une allocution prononcée le 26 juillet dernier, toute intrusion de son institution dans le champ politique.

« L’ANP demeure une institution républicaine qui se consacre à ses missions constitutionnelles représentées par la défense de l’intégrité de la patrie, de sa sécurité et de sa stabilité, loin de tout calcul et autres surenchères politiques », souligne l’éditorial revue El Djeich du mois d’août.

Et à l’éditorialiste d’El Djeich d’insister : « De même, il est important que tout le monde se doit d’avoir conscience que les lourdes responsabilités dont est investie l’ANP font que son attachement à demeurer éloignée des questions qui ne sont pas de ses prérogatives, constitue un devoir national motivé par l’intérêt suprême de l’Algérie ». Pour conférer plus de sens à son texte, l’éditorialiste d’El Djeich a repris cinq passages au moins de la dernière intervention du chef d’état-major de l’ANP.

Message codé : toute l’institution militaire est sur la même longueur d’onde quant au principe de la non-intervention dans l’élection présidentielle de 2019. Une position qui, dans les mœurs politiques algériennes, peut bien s’apparenter à un quitus pour une reconduction de Bouteflika à la tête de l’État.