Ce n’est ni un appel au boycott, ni à la participation. Le RCD, sans doute pour se mettre à équidistance des acteurs qui ont décidé de se lancer dans la bataille électorale et ceux qui ont décidé d’opter pour le boycott actif, a décidé de rejeter ce qu’il désigne comme «énième opération de désignation d’un Chef de l’État ».
Dans la résolution qui a sanctionné les travaux de son conseil national tenu ce vendredi à Alger, le RCD a mis en garde contre la « tentation d’un règlement de comptes entre chapelles par institutions interposées ». Comprendre : un éventuel face-à-face entre le clan présidentiel et Ali Ghediri issu des rangs de l’armée.
Sans formuler une position tranchée, le RCD a décidé de charger son secrétariat national pour finaliser un « appel en vue d’un rassemblement le plus large afin de mobiliser les citoyens et les forces vives du pays autour de l’impératif d’un nouveau départ ». « Un départ qui restitue la parole au peuple dans un État où la liberté, la sécurité, l’égalité en droits et l’égalité des chances ne relèvent plus d’un mythe », note la résolution.
Dans ce contexte, le Conseil national du RCD estime que « l’impasse historique du système politique qui régente le pays depuis 1962, en confisquant la victoire du peuple algérien contre la France coloniale, ne doit pas déboucher sur le chaos ».
« Pour cela, il importe avant tout de refuser la reconduction du statu quo ou de valider un rapport de force de circonstance dans un système en crise structurelle », souligne le parti. Pour le RCD, ce sont « deux options d’une même aventure qui risquent, à terme, de déboucher sur un désordre périlleux ».
Le RCD qui insiste sur « l’urgence d’une option salvatrice pour le pays pour prendre un nouveau départ » soutient que « présentement, la déliquescence institutionnelle et le délabrement social excluent toute mobilisation en faveur d’une refondation libérée, aussi bien, des considérations étroites des clans que des chapelles politiques qui ont mené le pays vers l’abîme ».
« Aucune candidature, aucune personnalité, aucun parti seul n’est à même de pouvoir redresser la situation. La disqualification populaire du rendez-vous du 18 avril ne fait que consacrer les multiples violations de la Constitution, la fermeture sans précédent des espaces politiques et médiatiques et la répression permanente des libertés », observe le parti.